La « Vague Citoyenne » se lance dans les régionales


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/10/2015 PAR Romain Béteille

Ce sont les locaux de Darwin, à Bordeaux, qui ont été choisis par ce nouveau mouvement pour présenter quelques lignes du plan d’action de la liste « Faisons Ensemble », qui se lance officiellement dans la bataille pour les régionales. Le binôme régional a tout d’une dissidence. Marie Bové, ancienne conseillère régionale des Verts n’a pas été retenue par le parti pour les régionales. Elle n’en garde visiblement aucune amertume. « Ce n’est pas une dissidence, c’est une forme d’évolution », scande-t-elle. A ses côtés, Joseph Boussion, avec lequel elle forme un « duo », ancien membre du parti Nouvelle Donne, qui est selon lui passé « de 12 000 à 5500 électeurs parce qu’ils sont tombés dans le travers du drapeau, de l’étiquette ». 

Une identité citoyenneConcrètement, les idées de la Vague Citoyenne se rapprochent plutôt d’une mouvance hybride entre les écologistes et le Front de Gauche, même si « la porte n’est pas fermée pour les autres ». Son principe de base n’en fait d’ailleurs pas un parti comme les autres (même s’il va tout de même devoir déposer les noms des 183 candidats qui formeront les 12 listes des régionales) : il s’articule autour d’un « appel citoyen large, dans le but de rassembler au delà d’un parti traditionnel », affirme Laure Zudas, l’une des portes paroles de la Vague Citoyenne. « On cherche à rassembler le maximum de gens, et on leur demande de venir sans étiquette. Nous avons discuté pendant quatre mois avec les appareils politiques sans trouver d’accord », affirme-t-elle, admettant que cela constitue « un frein » pour gagner en popularité et faire connaître le mouvement. Composé d’un jury citoyen qui reçoit des candidatures de volontaires, il innove aussi au niveau de son financement. Le budget de campagne sera ainsi composé d’un appel aux dons et d’une garantie d’emprunt, pour développer ce côté « participatif » qui fait partie de son adn. 

Du côté des idées et des propositions, là aussi, la Vague Citoyenne va piocher un peu partout : autant du côté des dissidents barcelonais que du groupe « Avenir Citoyen » qui s’est formé en Bourgogne et Franche-Comté. Elle basera ses locaux de campagne à Bordeaux, Brive et Oléron. Cette volonté de ne pas faire comme les autres passe aussi par la composition d’une charte éthique, un non-cumul des mandats affichés et un souci de transparence. « Ce que nous proposons », affirme Marie Bové, « c’est de ne pas nous positionner par rapport à une tête de liste, qu’elle soit socialiste ou républicaine. Nous brassons un arc politique très large. Nous n’avons pas envie de faire une campagne pour parler d’un candidat d’une autre liste. Cela nous différencie également d’EELV ou du Front de Gauche : nous ne sommes pas dans une campagne de clocher ». 

Des idées de gauche ? Pour autant, la Vague Citoyenne garde une consonnance écolo même si « les forces de l’écologie politique se sont aujourd’hui dispersées ». C’est ainsi que la liste Faisons Ensemble devrait insister pendant sa campagne « sans grands meetings » autour de la transition écologique. La transparence passerait aussi par la création d’un office régional anti-corruption et un audit des politiques publiques plus ouvertes au citoyen. « Ce qu’il faut surtout, c’est combattre la suspicion. La gestion qui est faite de la région Aquitaine n’est pas trop merdique mais les gens ont l’idée fausse que les élus se goinfrent sur leur dos. Il y a un sentiment de délaissement très fort de la part des territoires éloignés, une vampirisation bordelaise qui est très mal vécue. Il faut arriver à constituer une véritable culture régionale, faire circuler tous ces gens », affirme Marie Bové. Pour cela, les têtes de liste proposent des TER à un euro symbolique dans les villes de plus de 25 000 habitants. « Ca a déjà été testé dans certaines villes, notamment en région Languedoc. Cela permet au plus grand nombre d’utiliser davantage les transports collectifs ». Une décentralisation qui est également l’un des chevaux de bataille des adversaires politiques du mouvement, notamment celui d’un certain Alain Rousset. 

Mais peu importe l’échec considéré d’existence des partis moins institutionnels comme Nouvelle Donne, La Vague Citoyenne continue de vouloir travailler sur le fond. Ils revendiquent pour cela un sondage Opinion Way qui précise de 74% des français ont envie de participer à la vie politique, « même si la structure des partis est dépassée ». Cette nouvelle vague va tout de même devoir jouer avec la parité et la présentation officielle de l’intégralité de la liste, qui devrait se faire d’ici la fin du mois d’octobre sur l’estuaire. En attendant, comme le précise Joseph Bouisson, « nous allons essayer de faire parler de nous en faisant une campagne divisée entre le terrain et le net, avec notamment la publication de vidéos en ligne. Nous essayons de nous positionner à cheval entre l’ancien monde et le nouveau ». Quant à savoir si cette vague va se transformer en déferlante, seules les urnes le diront. 

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