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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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08/11/2009

Vingt ans et le fol espoir de liberté pour commencer à oublier la Stasi

Cette base avancée de l'Occident où nos soldats, aussi, veillaient à ce que rien ne vienne troubler le statu quo. Nous ne pouvions pas imaginer, alors, que sa disparition devrait autant à la force des sentiments et à l'intelligence de quelques hommes. Quelques leaders, assez lucides pour ne point arrêter le cours de l'histoire.
Ils se nommaient Willy Brandt, le maire social démocrate de la ville. Le chancelier de "l'Ostpolitik" qui comprit très vite, sans être compris pendant trop longtemps en France, que le sort de ses concitoyens de l'est séparés de leurs familles restées à l'ouest, exigeait des discussions avec la RDA. Une manière de première fissure dans ce mur qu'au péril de leurs vies les berlinois de l'est tentaient de franchir malgré les balles des sinistres "vopos"
Ils se nommèrent Gorbatchev, le dernier maître de l'Union Soviétique, qui, prenant à contre pied les vieux dirigeants de la RDA, refusa de faire ce que ses prédécesseurs avaient fait, à Budapest et Prague, envoyer les chars écraser le souffle de la liberté. Etque dire de ces dirigeants hongrois, dont on en parle bien peu, et qui en ces jours d'août-septembre 1989choisirent de laisser passer, à l'ouest, à travers la frontière autrichienne, ces milliers de jeunes allemands fuyant, au volant de leurs trabans surchargées, la délation et cette abominable "Stasi" qui les avait placés sous surveillance. Ils avaient tout quitté, filant de Leipzig ou Magdebourg, vers le sud, leurs enfants dans les bras et un fol espoir au coeur. Sur les collines de Budapest, où le consulat de la RFA leur ouvrait les bras, ils consentaient à parler, à l'abri de tout regard pour dire leur soulagement d'avoir laissé, derrière eux, l'insupportable police politique. Emouvantes confessions que nous recueillions comme la promesse de libertés à venir pour tous ces peuples de l'est, encore asservis.
Alors, choisissons de ne rien oublier de cela, en ce jour où nous avons les yeux tournés vers Berlin, la flamboyante, la capitale retrouvée...Et sachons aimer cette Allemagne réunifiée qui inquiétait François Mitterrand comme celles et ceux qui, ayant vécu la guerre, avaient tant de mal à concevoir qu'un tel bouleversement se produirait sans conséquences pour la paix en Europe, et précipiteraitdu même coup la fin de l'Empire soviétique.

Joël Aubert
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