Vinexpo Bordeaux: le lieu géométrique de la planète vins depuis 30 ans

Quand on songe désormais que la Chine est devenue le premier marché d'exportations de Bordeaux on mesure l'importance d'avoir occupé le terrain depuis l'observatoire de l'ancienne colonie britannique. Et désormais d'avoir inventé un Vinexpo « Overseas », tête de pont de la stratégie de conquête de nouveaux marchés, notamment sur le continent américain 

Vinexpo 2011 se promet 2400 exposants et quelques 50.000 visiteurs, ce qui souligne l'importance attendue des retombées économiques de pareil événement pour la ville et une partie de la région. Difficile, en effet, de ne pas "en être" quand on a l'ambition de gagner de nouveaux marchés mais aussi de sentir les nouvelles tendances et de trouver des partenaires avec lesquels inventer de nouveaux business.

Saurions-nous oublier pour autant que derrière la façade brillante que Bordeaux offre à la planète des vignobles et des vins une viticulture souffre et se bat pour survivre ? Que des vignerons qui n'auront pas les moyens d'être présents à Vinexpo disparaissent dans l'incapacité de vendre à un  prix rémunérateur sur le marché du vrac ; le tonneau de 900 litres de Bordeaux, équivalent parfois au prix d'une seule bouteille d'un cru classé vendu en primeurs... Un autre monde qui n'est pas huppé, celui-là, et s'accroche pour tenter de rebondir. Le plan Bordeaux a mis en évidence la nécessité d'une nouvelle donne, d'offres renouvelées correspondant aux nouveaux types de consommation dans le monde. Beaucoup reste à faire pour partir à la reconquête de marchés perdus (Aqui du 4/10/2010), souvent très loin de ses bases. Car à la différence du marché national, qui stagne ou décroit, le marché mondial, si une nouvelle crise financière ne surgit pas de nouveau, offre des perspectives de croissance de l'ordre de 10%. Encore faudra-t-il collectivement se donner les moyens de cette reconquête et le faire en s'appuyant sur le formidable potentiel d'un mot qui rassemble tous les deux ans le gotha du vin : Bordeaux.

Joël Aubert