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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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07/03/2010

Une semaine pour faire mentir les sondages

L'élection régionale, sans doute à cause de sonmode de scrutin compliqué, à la proportionnelle à deux tours, avec une prime au parti arrivé en tête, n'entraîne pas spontanément un désir de participation. Le citoyen-électeur français habitué à se reconnaître à travers un visage, une personnalité, ce fameux scrutin «uninominal », a du mal à comprendre l'articulation entre liste régionale et départementale; surtout il ne connaît pas bien, à moins qu'il ignore carrément, qui le représente.
C'est un lourd handicap; il n'a pas permis, jusqu'ici, d'espérer une participation très supérieure à 60% de votants. Chiffre paradoxal quand on considère le rôle d'un Conseil régional et ses compétences. L'organisation des transports régionaux, le train en premier lieu, la réalisation des lycées, la formation professionnelle, le développement économique : autant de champs d'action pour une assemblée qui, au fil des ans, depuis 1986 surtout, s'est efforcée d'être à l'écoute des citoyens. Une assemblée qui, progressivement, s'est mise à incarner, avec la décentralisation, une autre façon de concevoir la vie collective, le vivre ensemble.
Qu'est-ce donc qui pourrait expliquer le 14 mars d'abord, la forte abstention qu'annoncent les instituts de sondage ? La politisation de l'élection, dernière du genre avant la présidentielle de 2012? Au contraire, celle-ci devrait favoriser la participation des électeurs selon l'éternel schéma dit du « vote sanction » et, à cet égard, on aurait pu penser que la mauvaise cote de l'hôte de l'Elysée favoriserait la mobilisation des électeurs. Le désenchantement  de l'électorat de droite qui ne se reconnaît plus très bien dans la ligne politique suivie par Nicolas Sarkozy ? Le relatif découragement de l'électorat de gauche qui se réserverait pour la présidentielle en croisant les doigts pour que les ténors du PS en finissent avec leurs divisions ?
Il faut plutôt craindre que nous ne soyons entrés dans une nouvelle phase du désintérêt citoyen pour la politique, dans un pays qui assiste impuissant à la progression du chômage. Et qui s'accroche encore, mais de moins en moins, à l'idée que le politique peut inverser le cours des choses dans une économie mondialisée. Ces élus qui convoquent le patron de Renault ou celui de Total à L'Elysée pour leur interdire de fermer une usine ou arrêter une production... ou qui déboulent sur le lieu d'une catastrophe pour la déplorer, alors qu'ils ne pouvaient ignorer -n'est ce pas Philippe de Villiers ?- les dangers encourus.
La France, c'est banal de le répéter est malade de sa représentation; elle risque de le traduire, à sa façon, en traînant les pieds le 14 mars et en votant pour les partis ou mouvements qui pointent l'inefficacité des partis de gouvernement.
Cette attitude générale risque de ne pas faire l'affaire d'une élection régionale qui mérite pourtant d'autant plus d'attention qu'elle permet de résoudre quelques uns des problèmes de la vie quotidienne.

Joël Aubert

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