icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
26/08/2018

Une rentrée sur le mode austère et en ordre dispersé

 

Il faut dire que l'autre rentrée politique, celle des partis ou de ce qu'il en reste, nous propose, cette année, un catalogue des divisions en tout genre. Du côté des Républicains, la venue en terre corrézienne de Valérie Pécresse, plus " Libres" que jamais, avec hommage appuyé à Jacques Chirac et étonnante référence à la fracture... Un mot qu'Emmanuel Todd souffla à l'ancien président pour l'élection de 1995 - c'était alors la fracture sociale - et la présidente de la région Ile-de-France évoque, plutôt, la fracture entre monde urbain et rural, avec une tonalité d'élue qui a appris de la pratique concrète de la décentralisation. Et puis, bien sûr, chez ces Républicains, l'image de la montée du mont Mézenc par Laurent Wauqiez, privé cette année de la présence, à ses côtés de Virginie Calmels. L'occasion d'une attaque au bazooka contre Emmanuel Macron, avec des éléments de discours à droite toute, que n'aurait pas renié Marine Le Pen qui, elle, a différé sa rentrée.

A gauche, le parti socialiste, sans militants mais il est vrai que c'était la Fédération des élus socialistes et républicains qui accueillait à La Rochelle un petit séminaire, s'est promis de renouer avec son passé des grandes universités, l'an prochain, pour préparer les élections municipales de mars 2020. Olivier Faure s'en est sorti, tant bien que mal, en proposant à la gauche le combat commun contre le glyphosate... et pour l'égalité hommes-femmes, sur fond d'élections européennes 2019. On aura noté que l'ancien ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, pour bien montrer que ce n'est pas parce qu'il a perdu l'élection de premier secrétaire qu'il a l'intention d'abandonner le leadership de la social-démocratie, lance un club nommé "Progresser"  avec, à la clé, la publication d'un manifeste qui vaut le détour. Et, pendant ce temps-là, quelques autres socialistes parmi lesquels le député des Landes Boris Vallaud, ne craiganient pas de se montrer, en compagnie de Jean-luc Mélenchon et de sa "France insoumise". Un grand show marseillais avec invitations républicaines pour montrer qu'on est prêt à débattre et pas à déferler sur l'Elysée... Et le tribun qui s'est voulu apaisé, d'annoncer qu'il faut se préparer à administrer "une raclée démocratique" (ouf!) à Emmanuel Macron, lors des élections européennes de mai 2019. Le prochain rendez vous où toutes les oppositions rêvent, en effet, d'un résultat qui viendrait sanctionner la politique nationale conduite par l'homme qui s'est placé, sitôt son élection, comme le porte-drapeau d'une relance de la construction européenne. Un challenge qui se heurte à une situation sans précédent depuis la naissance de l'Union, et pas seulement parce que le défi migratoire nourrit les populismes et bouscule le paysage politique. Emmanuel Macron qui repart, ces jours-ci, en tournée de commis voyageur semble bien seul, avec une Allemagne en soutien du bout des lèvres, pour redonner foi en l'Europe. Et s'éviter le désagrément d'une lourde défaite électorale, l'an prochain. A suivre.

 

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents