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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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24/04/2011

Un vent mauvais, venu de Schengen souffle sur l’Europe

Certes les temps ont changé depuis la création du marché unique cher à Jacques Delors et dont François Mitterrand et Helmut Kohl s'étaient fait les défenseurs, certes l'élargissement précipité par l'effondrement du système soviétique a entraîné, au sein même de l'Union, de réelles disparités sociales et économiques qui sont à la source de résurgences populistes, certes l'euro surévalué fait débat ...mais il ne se trouve guère de responsables politiques qui aient le courage de faire œuvre d'explication, de pédagogie. Au lieu de tenter de mettre en perspective certaines situations, on préfère les traiter dans l'urgence avec la tentation d'en tirer le meilleur profit électoral.
Le sort des tunisiens, bloqués à la frontière franco-italienne mais dont bon nombre réussissent à entrer quand même en France, est caricatural de cette façon de gouverner. Suspendre les accords de Schengen pour faire face à une situation en effet exceptionnelle, c'est à dire aller au delà d'une clause de sauvegarde appliquée contre les hooligans, tel est le projet élyséen. Il va en être question, mardi, à Rome, entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi; après les gestes destinés à montrer aux opinions publiques qu'on agit - les trains bloqués par exemple - il faut s'attendre à une initiative commune des deux pays. Sera-t-elle acceptable pour l'Union ? Le débat va monter en puissance, amplifié par quelque sondage approprié. En tout cas, la réaction du Front National qui raille l'homme de l'Elysée sur le thème : "on vous l'avez bien dit; nous seuls pourrons faire quelque chose", souligne combien une partie de la droite et l'extrême droite vont tenter de surfer sur une sorte «d'effet Schengen ».
L'Europe sortira encore un peu plus affaiblie de cette campagne qui ne changera sans doute pas grand chose du flux migratoire venu d'au-delà de la Méditerranée. Et les tentations populistes, partout à l'œuvre, y trouveront des arguments contre une intégration européenne bien mal en point...

Joël Aubert


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