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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/12/2015

Un projet de déchéance de nationalité et ses arrière-pensées

C'est en tout cas l'un des écueils que soulève l'ancien juge anti-terroriste Marc Trévidic et l'historien Patrick Weil dans une interview à l'Opinion  «  On ne voit pas comment la déchéance de nationalité pourrait faire peur à des terroristes qui souhaitent mourir ! En matière de lutte contre le terrorisme, ça n’a aucun sens et c’est même contre-productif au niveau international, car on va renvoyer des gens vers des pays qui ne sont pas forcément impliqués dans le terrorisme. »

Alors ? Beaucoup, évidemment, dans ce projet présidentiel soutenu par son premier ministre participe du symbole... et de la tactique politique. En réalité, et nous l'écrivions au lendemain du Congrès réuni, en toute hâte, à Versailles, après les tragédies parisiennes, François Hollande s'est mis dans la tête d'incarner l'unité nationale jusqu'à embarquer la droite dans des mesures d'exception que la gravité des attentats du 13 novembre et la persistance de la menace terroriste semblent légitimer. Les sondages, aujourd'hui, massivement, valident la déchéance de nationalité mais qui ne voit qu'ils traduisent avant tout une volonté de vengeance dont, comme le suggère Patrick Weil, les fous furieux de l'islam n'ont rien à faire... François Hollande qui est en train de se couper des ténors du PS, les Aubry et Ayrault, et de nombre d'élus et de militants, de citoyens aussi pour qui le droit du sol est un acquis irréversible, pense, bien entendu, que la droite lui offrira un Congrès victorieux... Et, soyons en sûr, au cas où les parlementaires socialistes lui manqueraient, en trop grand nombre, pour atteindre le vote des 3/5 il pourrait jouer la carte du référendum. Un référendum à haut risque mais qu'il s'imagine devoir remporter pour asseoir sa nouvelle candidature avec des chances de succès. Calculs au plus haut point, non seulement aléatoires, mais également dangereux pour l'unité du pays et la cohésion nationale dans une période de grande tension. Ne parlons même pas du coup de pouce indirect que le chef de l'exécutif apporte aux thèses du Front National. Peut-être en saura-t-on davantage le 31 décembre, à l'heure des voeux.

 

 

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