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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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31/03/2012

Trois semaines pour choisir et se décider à aller voter…quand même.

Faut-il vraiment s'en étonner ?  Certes pas, tant cette campagne marquée par les invectives et la communication politique, ne fait qu'effleurer la question économique et sociale pourtant au centre des préoccupations des Français. Celle-ci n'est vécue que sous l'angle des déficits dont le pays doit se libérer au plus vite. Et il est significatif que le candidat sortant, en endossant la redingote du président protecteur, n'a pas l'intention de s'aventurer sur ce terrain. Persuadé qu'il sera bien vivant avant le second tour il gardera ses arguments pour contrer, alors, le plus rudement possible, son adversaire le plus vraisemblable, c'est à dire François Hollande.

Le candidat du PS et ceux qui l'entourent abordent, désormais, ce premier tour entre confiance et incrédulité. Leur scepticisme découle de ce que les sondages révèlent du redressement  opéré  par Nicolas Sarkozy. Certes, François Hollande reste encore le favori du second tour mais ils ont compris que le résultat final risque d'être beaucoup plus serré que ne le laissent entrevoir les études d'opinion. Et, ils tremblent à l'idée d'un écart éventuel trop élevé à l'issue du premier. Hollande qui a bien évalué ce danger rappelle l'importance cruciale du vote initial et, si le PS n'ose pas trop marteler le slogan du vote utile dès le 22 avril, il regarde quelque peu interloqué la progression de Jean-Luc Mélenchon. Il devrait plutôt s'en réjouir car il semble bien que les citoyens qui rejoignent le front de gauche trouvent dans la parole de l'ancien sénateur socialiste des raisons de faire ce qu'ils n'auraient sans doute pas fait sans sa présence : aller voter. Or, le candidat du PS  se donne les meilleures chances de l'emporter quand il existe, à sa gauche, de fortes réserves de voix. Le temps n'est plus où le PC apportait les siennes à un François Mitterrand mais Mélenchon a, de façon inespérée, réussi à agréger et amplifier des votes de la gauche des gauches tout en récupérant, aussi, une partie de ceux des écologistes qui ne se sont pas reconnus dans la campagne d'Eva Joly. Cette situation, pour tout dire inattendue, fait écho au sentiment que la crise est plus que jamais devant nous et qu'on ne dit pas la vérité au pays. François Bayrou s'y essaie mais son discours sur le thème de la nécessaire unité pour s'en sortir ne réussit pas à passer la rampe. Nicolas Sarkozy semble en passe d'avoir gagné son pari  de la droitisation initiale de sa campagne, au grand dam de Marine Le Pen.  Soyons certains qu'ayant franchi le premier tour sans encombre il fera tout pour aller récupérer les électeurs du centre que, pourtant, il n'enthousiasme guère.  

Joël Aubert

 

 

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