Toray arrive à Lacq: Un investissement international riche d’enseignements

Pour le Bassin de Lacq dont la production de gaz exploitable tire à sa fin, l'arrivée d'un groupe de renommée mondiale atteste de la qualité de sa spécialisation dans la chimie des matériaux. Ces matériaux où, ne l'oublions pas, dans l'environnement de l'Aérospatiale, d'Elf Aquitaine hier de Safran ou Total aujourd'hui, la région occupe de longue date une position de pointe.

Les emplois créés ne s'annoncent pas très nombreux dans un premier temps mais l'arrivée de Toray, à quasi équidistance de Toulouse et Bordeaux, d'Airbus et d'Ariane, de Dassault, à deux pas du premier constructeur de turbines d'hélicoptères du monde Turboméca, est de nature à accroître l'attractivité de ce sud-ouest aquitain et midi-pyrénéen, premier bassin d'emplois de ces secteurs en Europe.

Une implantation qui, ce n'est pas un hasard, légitime les efforts patients et continus entrepris par les collectivités territoriales, celles des deux régions en premier lieu, qui ont su jouer de façon groupée et mettre en avant le potentiel économique et de recherche existant. On pense au rôle important d'Aérospace Valley, à la naissance de laquelle Alain Rousset le président du Conseil régional d'Aquitaine a pris une part active ; on pense au projet « Nature et Technology » lancé récemment par le département des Pyrénées-Atlantiques qui marque un tournant dans l'approche du développement à venir des technologies de pointe.

Il ne faut donc pas s'étonner que la maire de Pau, le président de la communauté de communes de Lacq, le président du conseil général des P-A et celui du Conseil régional se soient félicités, d'une même voix, de l'arrivée de Toray en Béarn, rappelant au passage qu'ils lui apportaient chacun quatre millions d'euros...

Mais, si l'on veut bien quelques instants laisser de côté le contexte électoral, il convient de souligner que cet investissement étranger est aussi le fruit d'une très forte implication des collectivités dans la recherche et l'accompagnement du développement industriel. A méditer en ces temps de vaches maigres et de discours fleuves.

Joël Aubert