Tempête: fée électricité quand tu nous tiens…

D’abord, nous n’entendons plus jamais de la même façon le bruit du vent. Nous l’apprivoisions jusque là avec d’infinies nuances, il pouvait être familier, rafraîchissant et donc bienfaisant par les belles soirées de juin, ou alors vif et sec à souhait à l’époque où le raisin doit absolument mûrir. Il sera, hélas, de plus en plus inquiétant, sinon hostile. Cette fois, d’ailleurs, il n’a pas soufflé comme en décembre 99 mais avec de courtes pauses,porteuses d’espoir, auxquelles succédaient de soudains et dévastateurs emballements.
Le constat, ensuite, est rude pour une région, surtout connue pour son doux climat océanique et qui va entrer dans le livre des records des tempêtes cycloniques, au moins en Europe. Il l’est d’autant plus que la géographie physique de notre sud ouest lui confère le beau privilège de disposer de la plus grande forêt de production de cette même Europe. Et qu’ainsi, dans un pays où il y a beaucoup d’arbres, le réseau électrique est encore plus exposé. C’est le cas, et de façon bien plus importante qu’en 1999, avec ce nombre impressionnant de foyers privés de courant etqui un peu partout prennent d’assaut les magasins à la recherche de groupes électrogènes ou de poêles à pétrole. Système D en manière d’alternative à la fée électricité. Cette fée, autour de laquelle la vie quotidienne s’est à ce point organisée que son absence, de l’ordre de la dépendance, suscite des comportements à la limite irrationnels.
Nicolas Sarkozy, venu en Gironde, prendre le pouls et se féliciter que les leçons de 1999 aient été retenues s’était notamment fait accompagner par Jean-Louis Borloo. Le ministre de l’écologie, qui est aussi celui de l’énergie et du développement durable, aura-t-il eu le temps de méditer l’excessif recours à l’électricité comme mode de chauffage dans une région oùle bois et le potentiel de bio-masse sont exceptionnellement importants ? On l’espère car il y a beaucoup faire aussi…en matière d’énergies renouvelables.
En attendant, il faut souhaiter que les recommandations venues de haut, seront suivies d’effets pour venir en aide aux sinistrés de tous ordres. Les collectivités territoriales, Région en tête et départements, sont déjà à pied d'oeuvre pour parer au plus pressé.

Joël Aubert