icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
20/09/2008

SOS Patrimoine: l’urgence d’un plan d’ensemble


Mais, derrière ces cocoricos obligés, que de chefs d’œuvre en péril, dans la France profonde ! Cette France délaissée auquel l’Etat, désormais sans le sou, du moins pour défendre le patrimoine, propose de convertir ses trésors en lieux privés, en sites d’affaires, en paradors. A l’espagnole, selon la suggestion de Christine Albanel, notre ministre de la culture. Hors la privatisation point de salut…
Il est vrai, si l’on considère le budget attribué au patrimoine qui se réduit année aprèsannée, qu’il va bien falloir trouver des solutions pour sauver ces richesses. Non pas seulement parce qu’elles sont porteuses de beauté, d’originalité, d’imagination créatrice mais aussi parce que dans cette France qui figure en tête du palmarès mondial pour le tourisme, il serait insensé de se priver de cet atout majeur que représente le patrimoine. Faut-il citer l’exemple de Bordeaux qui, depuis son classement au patrimoine mondial, connaît une fréquentation touristique sans cesse croissante ? Or, dès que l’on quitte une capitale comme celle-ci, objet de toutes les attentions, et que l’on s’enfonce dans le pays, dans cette France des sous-préfectures au riche passé, du côté de la Vienne, de la Creuse ou du Puy-de-Dôme, on reste interdit devant les défis à relever. On est frappé par le décalage immense qui existe entre des bâtiments majestueux, témoins d’une ancienne prospérité, d’ailleurs le plus souvent classés à l’inventaire, et l’état de l’économie locale. Avec son corollaire, la modestie des moyens dont dispose les collectivités pour sauver des ouvrages, qu’il serait, aujourd’hui, impensable de bâtir. Alors que faire ? Commencer, au moins, par maintenir les quelques avantages fiscaux qui permettent, aussi, à nombre de passionnés de protéger le patrimoine privé, encourager la naissance de fondations en plus grand nombre même s’il en existe heureusement de très efficaces, créer de nouvelles incitations en faveur du mécénat et passer, également, des conventions avec le secteur privé pour permettre la poursuite de l’ouverture au public de lieux uniques. C’est d’un véritable plan d’ensemble dont notre patrimoine a besoin, un plan qui conjugue passions et moyens et mobilise les énergies de toutes sortes. Bien au-delà d’un week-end autosatisfait.

Joël Aubert

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents