Aéroportrait : Cyril Fargues, le Postier devenu informaticien


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 15/12/2017 PAR Solène MÉRIC

Natif de Villeneuve-sur-lot, Cyril Fargues 45 ans, a un parcours pour le moins atypique. Formé en CAP BEP Serveur, il décide, la vingtaine tout juste passée de tenter le concours de facteur, qu’il réussit. Ce n’est pas non plus « un métier-passion », mais ça permet de vivre. Un métier qui aura tout de même eu l’intérêt qu’un jour, dans un bureau de poste, il tombe sur une proposition plutôt inattendue de France Télécom : être testeur de l’ADSL. « Un petit job complémentaire », qui lui a permis de faire partie des 3000 ou 4000 premières personnes à Paris, autant dire en France, à avoir l’ADSL à domicile. « On est en 1995 ou 1996, c’était vraiment les tout début de l’ADSL. Je devais faire des rapports réguliers à Wanadoo. Ca a duré 3 ou 4 mois, mais c’est là que j’ai vraiment commencé à bricoler dans l’informatique. Et puis Paris est un endroit magique par rapport à ça, on y trouve toutes les boutiques inimaginables en matériel ». La naissance d’une passion pour l’informatique qui ne le quittera plus.

Un peu d’audace et un certain bagou
2006 marque son retour en Aquitaine, d’abord à La Poste à Pessac, puis au bureau de Latresne. C’est là, par l’intermédiaire d’une amie, qu’il entend parler du projet Aérocampus, en train de s’installer dans les anciens locaux du centre de formation aéronautique du Ministère de la Défense. Un responsable informatique y est recherché.
Au culot, Cyril postule. « J’ai envoyé une lettre de motivation et un CV sur lequel je détaillais tous ce que je savais faire… même si je n’avais pas de diplôme dans ce domaine. C’était un coup de bluff ! » Du bluff qui n’en été pas vraiment, puisque, après tout, les compétences étaient là. « Et j’étais totalement prêt à me former, à passer du temps à réfléchir et à comprendre comment fonctionnait le système en place ». Un peu d’audace, et un certain bagou dont il se sait doter, qui auront donc su convaincre.
Mais dans la durée, bagou et audace ne pouvaient pas suffire. Cyril est un travailleur, un curieux, bref, une personne investie dans son métier. Plus qu’un métier d’ailleurs, être responsable informatique à Aérocampus, c’est être une des chevilles ouvrières d’un grand projet qui démarrait. En moins de 7 ans, l’informaticien jusque-là autodidacte aura su prendre le pli du développement extrêmement rapide du campus aéronautique et spatial. Pour sa partie, il aura notamment réussi à faire passer le parc informatique de 10 à plus de 300 ordinateurs, et à développer de nouveaux outils pour assurer la gestion, l’organisation et la maintenance de l’ensemble de ce système informatique, son réseau, et la gestion des interventions auprès des utilisateurs; le tout « sans faire appel ni au  »cloud » ni des prestations extérieures »… De quoi mettre à l’épreuve quelques uns de ses traits de caractère : la patience, la sociabilité et la relation aux autres, et l’optimisme. « Même si c’est pas tous les jours facile », pondère t-il, bien que depuis un an et demi, il est accompagné dans sa tâche par un assistant.

La motivation et la volonté en bandoulière
Mais l’autodidacte de l’informatique qu’il est n’est pas peu fier de son dernier coup, et cette fois sans bluff : l’obtention d’un diplôme de Directeur Informatique Management du Système d’Information au mois de novembre dernier. Une fierté justifiée : le « petit facteur » et devenu directeur diplômé ! Et là encore ça ne s’est pas fait en un claquement de doigt : « j’ai du rédiger un mémoire, puis le soutenir devant un jury de trois professionnels, dont un ancien DSI de chez Dassault… Ca n’a pas été un exercice facile. » Mas le challenge, évoqué régulièrement avec le Directeur d’Aérocampus depuis plusieurs années, a été relevé avec succès, et avec lui un épanouissement professionnel désormais assumé, pour ne pas dire une reconnaissance très officielle du travail effectué jusque-là. Une reconnaissance, une assurance et un supplément d’autorité pour celui qui projette plus que jamais d’étoffer son équipe au fil du déploiement d’Aérocampus. Car bien sûr Cyril, la motivation et la volonté en bandoulière, ne compte pas se reposer sur ses lauriers.
Plus que jamais passionné par son métier, il garde aussi l’ambition de la réussite du projet collectif qu’est le développement d’Aérocampus. « Il faut que sur les différents sites d’Aérocampus, soit mis en place, non pas des systèmes informatiques rattachés à celui d’Aérocampus, mais un même et unique système. Une sorte de réseau mondial de la structure, qui contribuera aussi à asseoir et à faire grandir Aérocampus. » Difficile d’arrêter un homme passionné. En témoigne aussi cette maquette de Transall qui trône dans son bureau. C’est un avion de transport militaire, « le grand père de l’A400M », précise Cyril qui a lui même réalisé le modèle réduit. Non pas qu’il ait la passion du modélisme… mais de l’aéronautique, et plus particulièrement de cet aéronef « magnifique ! », s’enthousiasme-t-il à la manière d’un gosse. Entre informatique et aéronautique, Cyril Fargues est décidément bien là où il a choisi d’être.

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