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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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11/12/2011

SNCF: le grand chambardement des horaires sous haute surveillance

Notre pays qui s'enorgueillissait de disposer d'infrastructures très denses les a laissées, souvent, trop souvent, dans une situation critique, investissant massivement en faveur du TGV et des voies nouvelles. Le déficit chronique de la SNCF qui a débouché sur la séparation entre deux entités, Réseau ferré de France d'un côté et Société nationale de l'autre, n'a pas contribué à la redresser. Mais pour autant le nouveau dispositif n'a pas non plus permis jusqu'à ce jour d'améliorer le réseau. Il était plus que temps de s'y attaquer, d'autant que l'Etat qui a été bien content de transférer aux Régions la compétence en matière de Trains Express Régionaux, les TER, ne pouvait plus faire la sourde oreille aux récriminations des élus et des associations d'usagers.

Songeons, par exemple, que l'Aquitaine sur la période 2011-2018 aura investi 1300 millions d'euros dans un plan rail. Le moindre des paradoxes n‘étant pas de constater, parfois, que de belles rames toutes neuves achetées par le contribuable régional ne disposaient pas toujours de lignes en état pour rendre le service attendu. Et ceci avec les fréquences souhaitées par nombre de voyageurs, de plus en plus désireux de prendre le train pour se déplacer, en particulier vers leur travail et les villes. Des efforts ont été cependant consentis par la SNCF, notamment par le biais du cadencement qui devrait encore pouvoir progresser et créer les conditions d'un service plus fiable.

Fallait-il pour autant prendre le risque d'un tel chambardement que ce changement de 85 % des horaires en imposant, à côté de quelques améliorations, des contraintes souvent très lourdes aux usagers ? La Sncf a cherché à les désamorcer le mécontentement par la présence d'agents dans les gares et en confiant à Nicole Notat, ex secrétaire générale de la CFDT, une mission de médiation. Pour autant, le plan mis en œuvre sera souvent vécu comme l'expression la plus caricaturale d'une approche technocratique. Que répondre en effet à une mère de famille dont le fils prenait un train à 7h58 de La Rochelle pour Saintes afin de rejoindre son centre d'apprentissage et qui devra désormais avancer son départ à 6h41, avec à la clé une heure d'attente pour trouver un bus en correspondance ? Un exemple parmi des milliers d'autres qui annoncent d'inévitables tensions et réactions d'usagers et d'élus. Dans une France qui aime le train mais  reste épidermique, le big-bang annoncé va nécessiter la plus grande attention.

Joël Aubert

 

 

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