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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/10/2013

Si Le FN prospère il y a de bonnes raisons de le démasquer plutôt que de lui tendre la perche…

Comment trouver quelque excuse par exemple à un François Fillon qui, en dérapant sur le thème du sectarisme, a semblé prêt à voter pour un candidat du FN face à un autre du PS? Et ce n'est pas parce qu'il a semblé regretter ce propos qu'il ne faut pas voir ce qui se cache derrière pareille posture: une obsession de prendre de vitesse un possible retour de Nicolas Sarkozy et de se venger des humiliations subies. Médiocre et, pire encore, dérisoire calcul pour qui a l'ambition de briguer la magistrature suprême après avoir été, cinq ans durant, premier ministre.

Où trouver une parole audible dans les instances nationales d'un parti socialiste qui ne sait pas comment s'y prendre - ce dont nombre d'élus de terrain conviennent en aparté sans oser le dire haut et fort - pour soutenir, en l'expliquant, la politique du président et du gouvernement? Seuls, ici ou là, quelques parlementaires courageux consentent à pratiquer cet exercice, évidemment impopulaire. Et il faudrait donc s'étonner que le Front National prospère sur ces terres abandonnées, celles du courage et de la vérité? Il faudrait donc être surpris qu'il gagne du terrain alors que certaines promesses de la gauche qui portaient en elles un renouveau de la vie politique ont tant de mal à être tenues... le non cumul des mandats par exemple qu'il faudra attendre, la décentralisation qui devait franchir une étape décisive au bénéfice de l'efficacité, notamment sur le terrain de l'économie et qui s'enlise dans le marais d'un Sénat éternellement conservateur...

Oui, alors oui, on peut mieux comprendre, sans y adhérer mais au contraire en la démasquant, l'attirance d'un certain nombre de français à l'égard du FN. Car le Front national s'il progresse, sur le mode doucereux, serait demain incapable de gouverner ce pays. Et, d'abord de trouver, non seulement une majorité pour y parvenir mais, plus encore, une administration, des institutions, pour lui obéir. Le réveil serait quasiment immédiat et les dangers de voir le pays glisser dans les pires tensions internes seraient très grands. Soyons donc attentifs, nous les citoyens, les journalistes, à la face cachée de propos du genre de ceux que Marine Le Pen a tenus ce 12 octobre à Paris: "Dans l'école comme ailleurs, le temps des patriotes est venu." Incroyable affirmation qui porte, en elle, les germes de l'exclusion, comme si la France avait besoin d'un système qui ferait le tri des bons maîtres et des mauvais, des bons élèves et des mauvais et qui d'ailleurs serait bien incapable de le faire... L'école a besoin de vérité, de tirer ses enfants dès le primaire vers le haut, de remettre à plat le collège unique, d'ouvrir à fond les portes des lycées et de l'université pour qu'y entre sans tarder le vent du réel, des technologies nouvelles, de l'économie du savoir en pleine mutation.... Et pas pour qu'on y enseigne l'importance du retour à la monnaie nationale, ce qui serait le plus sûr moyen de plonger davantage notre pays dans le gouffre financier, en même temps que s'effondrerait le pouvoir d'achat des français. Et c'est là, aussi, qu'il faut que se mobilisent les citoyens de ce pays en pensant au rendez vous électoral de mai 2014, celui des élections européennes. Redisons-le, les élections municipales vont reléguer, au second plan, les élections européennes qui les suivront de peu. Le FN aura, là, une tribune de choix pour dérouler, soyons en certains, son discours de rejet dans un contexte où le citoyen n'entend déjà pas grand chose à ces autres élections alors qu'il sortira, à peine, du rendez vous local, celui qui le touche le plus. Or, la France n'a pas besoin de se ridiculiser aux yeux de l'Europe; elle doit au contraire y défendre la place de sa culture, de son économie, et prendre la tête d'un grand projet pour le développement de l'Afrique, seule véritable alternative à une immigration clandestine qui prend des allures de plus en plus tragiques.

Ce sont quelques enjeux dont l'avenir ne saurait être l'apanage de Marine Le Pen et des siens.

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