Sarkozy: il n’y a pas le choix, il faut assumer

A vrai dire le chef de l'éxécutif n'avait aucune autre option que celle d'approuver les réformes en cours, pas moins de cinquante cinq d'inégale importance mais qui, selon lui, s'articulent les unes les autres. Et, comme s'il lui fallait déjà se préparer aux épreuves à venir il acherché à nous montrer qu'il était au niveau de l'emploi: "je sais ou je vais". Traduisons : prenons datepour la fin du quinquennat. D'ici là, l'homme s'apprête donc à connaître beaucoup de difficultés et à subir l'impopularité qui s'attache à un projet que l'on pourrait qualifier ainsi: faisons des économies partout et remplaçons "la quantité par la qualité". Un propos qui a résonnétrès fort parmi les enseignants au nombre des fonctionnaires les plus touchés par les suppressions massives de postes. Nicolas Sarkozy qui vient de renforcer sa communication, avec l'arrivée de Thierry Saussez au poste de pilotage, joue donc la partition du pédagogue aux accents parfois simplistes en acceptant, non sans mal, d'être contredit voire poussé dans ses retranchements. Il s'aventure aussi sur le terrain de la synthèse, l'impossible synthèse, par exemple entre la défense des droits de l'homme et le rappel appuyé de la réalité chinoise, d'un grand pays qu'il ne veut pas mettre au ban de l'humanité. D'ailleurs l'homme de l'Elysée qui a envoyé le président du Sénat et Jean-Pierre Raffarinraccomoder la porcelaine avec les autoritéschinoisesne doute guère del'aptitude de la Franceàpermettreun " dialogue entre ledalaïlama etla Chine".Là-aussi, il s'engage beaucoup et s'expose donc à des retours de manivelle mais espère que la présidence de l'Union européenne, à partir de juillet, lui donnera la chance d'élaborer une position commune des 27. Sur le fond, tous les thèmes de campagne étaient au menu de ce long échange avec les hommes et femmes de télévision. Une formule beaucoup moins innovante qu'annoncée, malgré, et c'est le point fort de cette plongée dans les dossiers, l'apparition d'autres confrères et consoeurs qui ont su résister au verbe sarkozyen.

Joël Aubert