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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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31/12/2009

Sarkozy aux Français: oublions la crise et passons à autre chose

Il est plus à l'aise dans la réaction populiste que dans la déclaration solennelle, avec ce qu'il faut de gravité et de compassion.
La forme sans relief, il fallait tenter de percevoir ce que, dans le fond, il pouvait y avoir d'essentiel. Et l'essentiel est à venir, des réformes : celle du système de retraites pour lequel l'homme de l'Elysée compte une fois encore sur le « sens des responsabilités des partenaires sociaux », la réforme territoriale qui avance, non sans mal, au sein même de l'UMP et crée beaucoup d'incertitudes dans les collectivités locales.
Nicolas Sarkozy qui vient d'essuyer un revers personnel à travers le rejet du projet de taxe carbone n'entend pas ceux,y compris dans sa propre majorité, qui lui soufflent d'écouter les Français. La seule chose qu'il leur concède c'est le sens du sacrifice. Traduisons : vous, Français, avez beaucoup souffert etdonc vous n'avez que plus de mérite d'avoir faire preuve de calme malgré la crise et le chômage. Maintenant, voici venu le temps «du renouveau ». Hypothèse très relative, car avec une croissance de l'ordre de 1%, il ne faut pas croire que le chômage va baisser massivement et que les régimes sociaux vont se redresser.
Mais Nicolas Sarkozy qui se pose déjà, et se posera, de plus en plus, comme le sauveur des temps de crise, prend position pour 2012. Il joue les rassembleurs, se fait le chantre de l'unité nationale, de la fraternité, du débat apaisé alors qu'au sein de son propre gouvernementcertains ministres flattent le vieux fonds électoral du Front National. Et que le débat sur l'identité nationale divise sa propre famille politique.
Cette posture de père de la nation ne lui ressemble guère et elle est, au demeurant, fort contradictoire alors qu'il s'investit comme aucun autre locataire de l'Elysée avant lui, dans la campagne des régionales. Elle indiquequ'au lendemain de cette échéance électorale, en mars prochain, l'homme de l'Elysée se préparera à entrer dans une autre campagne, à deux ans de la présidentielle, avec une féroce envie de renouveler le bail signé en 2007.

Joël Aubert
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