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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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17/11/2011

Retour sur Le discours de Nicolas Sarkozy à Bordeaux : la reconquête via la  » droite sociale « 

Un corps de campagne se dessine là, alliant la parole élyséenne, officiellement toute occupée à ne faire que son devoir, ne craignant pas d'en appeler aux mannes du Général et à l'héritage du Conseil National de la Résistance et une manière de populisme inavouable parce que politiquement incorrect.  Certaines prises de position des parlementaires, désormais bien en cour, le confirment. Ils sont engagés dans la bataille pour faire revenir au bercail le noyau dur de l'électorat sarkozyen de 2007.

Populisme ? Oser l'affirmer, ici, choquera l'esprit de militants UMP respectables en tant que tels mais qui embarquent, de la sorte, sur un navire qui rompt les amarres, délibérément, avec ce modèle social dont il se targue d'être le défenseur intransigeant. La « droite sociale » condamne l'assistanat qui serait le cancer de la société française ; c'est un discours qui ne peut que plaire à droite, d'autant plus d'ailleurs qu'en période de crise le pouvoir d'achat s'érode et que la classe moyenne est en première ligne. Mais l'assistanat, c'est d'abord l'expression du mal français, de ce fossé qui s'est creusé entre les plus riches, les professions à l'emploi garanti et ces millions de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté ; il a été voulu et organisé par la droite, en premier lieu, dès que le chômage a pris une dimension que nul n'imaginait possible, aux lendemains des années de croissance et il a pris de nouvelles formes  pour venir en aide aux plus démunis. Songeons au RSA, au Revenu de Solidarité Active qui faisait suite au RMI, Revenu Minimum d'Insertion, à Martin Hirsch un homme de gauche que Nicolas Sarkozy avait pris dans ses filets ; pour 466 euros par mois on ne compte pas les milliers de pauvres qui survivent et on oublie de dire que le retour à l'emploi concerne quelques 20% des bénéficiaires. Il existe un vrai danger derrière la remise en cause pour des raisons électorales des aides existantes, celui d'une fracture plus grande encore dans ce pays qui aurait pourtant le plus grand besoin de se sentir rassemblé face à la profondeur de la crise économique, à la nouvelle donne imposée par le capitalisme financier.

Voici la gauche, en tout cas, placée face à un redoutable défi. Elle ne peut à la fois ignorer sa vocation naturelle à combattre les inégalités et le poids de la dette qui compromet l'avenir. Face à une campagne présidentielle que l'homme de l'Elysée va continuer avec les siens à durcir au maximum, elle doit dérouler un discours de vérité, expliquer que le pays ne s'en sortira pas sans accepter une redistribution des richesses. La fraude, aussi inacceptable soit-elle ne concerne pas que les dérives du modèle social ; elle l'est beaucoup plus encore face à l'impôt.

Quant à la droite qui joue, derrière Nicolas Sarkozy, son maintien au pouvoir elle ferait bien de ne pas oublier que dans la dernière ligne droite son candidat n'a de chance de l'emporter que si il finit par convaincre les électeurs du centre. A voir les réactions souvent indignées des élus du Modem ce ne sera pas chose facile. Au fait, on aimerait bien entendre un François Bayrou qui n'a sûrement pas de de Gaulle et du Conseil national de la Résistance la même lecture historique que Nicolas Sarkozy.

Joël Aubert

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