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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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25/05/2009

Retour sur l’interpellation de deux enfants qui vaut débat


Aux yeux de tous ceux qui croient aux valeurs de l’humanisme et pense qu'une leçon de morale à but civique peut encore avoir de l’importance, le geste de six policiers venant chercher deux gosses, même avec ménagement, pour les emmener au poste, en compagnie de la mère de l’enfant plaignant est, à tout le moins disproportionné. Et s’il a suscité autant de réactions émues, l’embarras des syndicats de policiers et même la condamnation du porte parole de l’UMP,en période électorale, c’est qu’il intervient dans un contexte où la politique du gouvernement inquiète les démocrates épris de respect pour la personne humaine. Balayons d’un mot l’objection inévitable sur le mode : «laissez impunis des gestes de mineurs c’est encourager la délinquance à venir. » En effet, il convient de ne pas céder à l’angélisme dont, notamment, une partie de la gauche a fait preuve pendant trop longtemps.
Mais la question des méthodesdoit être posée avec vigueur et mise en débat, sans sourciller de sorte que nous sachions vers quelle société on veut nous embarquer.
Oui, pourquoi de telles méthodes ? Parce que, et les policiers eux-mêmes n’en font pas mystère, c’est un choix, un choix politique. La proximité, la connaissance du terrain, le contact, valeurs essentielles dans une république qui croit en l’homme, et singulièrement à la prévention à entreprendre auprès d’enfants que l’on peut d'abord admonester en présence de leurs parents, ne sont plus de mise. Aujourd’hui, en France. Et ne croyons pas que ce serait, là, manière de fatalité dans une société de plus en plus urbanisée. C’est la même chose, le même constat, dans des campagnes périurbaines qui n’ont plus de campagnes que le nom. La police, souvent plus désolée qu’on ne l’imagine, opère sur le mode répressif car nous sommes tous devenus des délinquants potentiels. Et c’est cela, au-delà du respect qu’une police républicaine doit au genre humain, qui est de moins en moins supportable, sous notre république.
Ce n’est par hasard qu’au lendemain de la guerre, à travers une ordonnance qui voulait d’abord protéger l’enfance, le législateur a encadré l’action pénale susceptible de s’appliquer à son cas. Il faut s’en souvenir plutôt que de légiférer à tout crin, trouver un point d’équilibre entre prévention, précaution et répression etdonner à la police les moyens d’assumer des missions de proximité. Cela coûtera certainement moins cher que de construire indéfiniment des prisons qui n’en finiront plus de déborder de délinquants.

Joël Aubert 

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