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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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17/06/2007

Retour de balancier

Le balancier est revenu vers un certain point d'équilibre. L'UMP disposera d'une confortable majorité à l'Assemblée nationale mais pas cette domination absolue que le premier tour des législatives l'autorisait à espérer. Que s'est-il donc passé en une semaine pour que les socialistes retrouvent des couleurs et les communistes conservent une représentation? La gauche n'avait pas semblé à ce point convaincante entre les deux tours pour que les Français la remettent en selle. Il faut croire que ses électeurs ont été sensibles au besoin de faire contre poids à la vague bleue annoncée. Parallèlement, et c'est plutôt une vraie surprise, l'électorat de droite, certain de la victoire, s'est laissé aller, ce que confirme le très haut niveau de l'abstention.

Un autre argument a pu jouer, le sentiment d'incertitude autour du projet controversé d'augmentation de la TVA que le nouveau gouvernement n'a pas bien géré, donnant l'impression de ne pas savoir où il allait ou, pire, de cacher aux Français une hausse de l'impôt indirect dont l'ampleur a semblé très importante. Voici en tout cas un signal fort adressé à Nicolas Sarkozy. Ce moindre succès, quoique considérable, ne l'aurait pas trop dérangé si n'avait été l'échec d'Alain Juppé et l'annonce immédiate de sa démission. Il va falloir le remplacer à la tête d'un ministère dont l'importance est stratégique pour le président de la République.

Nicolas Sarkozy saura-t-il tirer les leçons du vote du second tour ou au contraire y puisera-t-il la confirmation qu'il est bien le maître du jeu? Sans doute considérera-t-il qu'une assemblée plus ouverte à l'opposition sera plus facile à contrôler que si elle avait été en situation de faire valoir sa légitimité "absolue". En tout cas le président de la République prend désormais la mesure d'un rapport de forces qui, tout en lui restant très favorable, l'obligera à bien réfléchir à l'application de "la rupture" qu'il a prônée pendant toute sa campagne.
Quant au PS, ce n'est pas parce qu'il a limité les dégâts qu'il doit tarder à faire sa révolution. Son immobilisme n'a que trop duré; il est temps qu'il ouvre le chantier de sa rénovation.

Joël Aubert

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