Relever le défi de cette barbarie terroriste

Le défi est immense. Il faut y répondre avec ce qui fait à la fois notre force et notre faiblesse : les moyens que l'Etat peut mettre en œuvre, les valeurs de notre démocratie ou la loi et le droit ne sont pas de vains mots. La réaction première était aussi nécessaire qu'inévitable : l'état d'urgence dont il faut rappeler qu'il est encadré par la loi organique, la Constitution de la République, et la fermeture des frontières, d'ailleurs plus symbolique que vraiment opérationnelle. Ils permettent, à tout le moins, de faire au plus vite, connaissant l'identité des assassins, pour pénétrer en profondeur leurs réseaux, et repérer ceux qui, tapis dans l'ombre au cœur de notre pays, attendent de passer à l'acte. Et, là, nous touchons, malgré le travail engagé depuis les attentats du début de l'année, les limites de notre défense contre le terrorisme.

L'arsenal juridique, pourtant renforcé au terme de débats qui, ce printemps, ont souvent divisé notre démocratie ne peut suffire, hélas, à relever le défi qui nous est lancé. Il va donc falloir oser aller plus loin, franchir un cran et imaginer, sans renoncer au respect des libertés individuelles, le contrôle permanent de ceux, à commencer par nos concitoyens, déjà identifiés, pour leur proximité avec l'islamisme radical. Une tache ardue mais prioritaire. Pour autant, et plus que jamais l'honneur de notre démocratie lui fait un devoir, et nous l'intime à chacun d'entre nous : celui de combattre par la parole éducatrice, la culture, la solidarité et une manière de fraternité, l'aveuglement qui débouche sur la sauvagerie.