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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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08/07/2007

Que va-t-il rester du PS?

Le président de la République est partout et, comme il excelle dans l'art de communiquer, il a deux mois après son élection, la main sur l'ensemble de la vie politique du pays. Que cela plaise ou non, c'est un fait indiscutable. Et les initiatives les plus spectaculaires il les prend, quasiment toutes, en direction des chefs de file du parti socialiste. Jusqu'ici, il ne s'était contenté, si du moins on peut user de cet adjectif pour Bernard Kouchner, que des seconds couteaux. Désormais, il ne se passe pas de semaines, sans que telle ou telle figure du PS soit invitée à faire la coutume à l'Elysée. Les sollicitations se succèdent; elles impliquent, par exemple, Hubert Védrine ou le très médiatique Jack Lang mais ce n'est pas tout. Sarko reçoit, très ostensiblement Laurent Fabius, avec assez de temps pour que l'on imagine qu'ils ne se sont pas parlé que de leurs souvenirs d'enfance. Et, il fait savoir, très sérieusement, qu'il soutiendrait, avec détermination, la candidature à la tête du Fonds Monétaire International, le FMI, de l'ancien plus jeune premier ministre de France, à moins qu'on ne lui préfère Dominique Strauss-Khan. Deux des figures majeures du PS sont, de la sorte, placées en situation d'être les obligés de leur adversaire politique. Cette façon de faire confirme que l'homme qui a succédé à Chirac, non seulement fait un remarquable numéro de communication politique, mais plus encore s'emploieà déminer le terrain en pensant, déjà, qu'il se donne, ainsi, les meilleures chances de gagner son pari intérieur: passer dix ans à l'Elysée.

Au moins, le PS, conscient qu'il est renvoyé à ses chères études pour longtemps, devrait-il se préparer à relever ce défi. Au lieu de quoi, entre une Ségolène Royal qui a trop parlé au risque de se disqualifier et qui se serait bien vue à la tête des Régions françaises à la place d'Alain Rousset, et son ex-compagnon qui reste assis dans son fauteuil et entend bien n'en point bouger, le PS attendra, le plus longtemps possible. Et le grand débat aussi, ce "big bang intellectuel" dont parle Manuel Valls, dont la gauche et le pays ont besoin. A moins que les militants ne se réveillent, une fois passé le temps des vacances.

Joël Aubert.

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