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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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19/11/2012

Quand l’UMP se donne en spectacle…

L'UMP sort fortement discréditée de la campagne qui opposait François Fillon à Jean-François Copé pour sa présidence. Elle l'est d'ailleurs doublement si l'on considère, d'une part les soupçons d'irrégularités qu'on s'est jeté à la figure et, d'autre part, quand on entend un camp accuser l'autre d'avoir fait en sorte que les électeurs ne puissent pas voter.

La façon dont Copé et son équipe se sont très vite autoproclamés souligne, à quel point, le maire de Meaux était prêt à tout pour s'emparer de l'UMP. Le fameux exercice démocratique devait absolument tourner à son avantage, ce qui éclaire sur la nature profonde du personnage. Sa victoire, très étroite est le pire des scénarios pour entretenir l'illusion d'un parti capable de faire son unité sitôt l'élection acquise.

La droite sort en effet, plus que jamais  coupée en deux de cette confrontation qui n'était pas seulement le fait  de deux hommes  mais plus encore de deux lignes politiques. Fillon, malgré ses cinq années de sarkozysme, avait choisi de jouer la carte du rassemblement, un thème qui emprunte au vocabulaire gaulliste et à l'héritage de Philippe Séguin; Copé le chantre de la droite "décomplexée" ne s'embarrassait  pas de cet héritage: il s'agit de ramener, coûte que coûte, vers la droite dite républicaine les électeurs qui se sont égarés vers le Front National.

Le parti fondé, voilà dix ans, par Alain Juppé, pour regrouper la droite issue du RPR et les dépouilles d’une partie de l’UDF naguère fondée par Giscard, et dont Sarkozy  s’était emparé pour conquérir le pouvoir, est au bord de l’éclatement. A moins qu’en fait il ne soit déjà plus qu’une fiction. La droitisation, voulue par l’ancien président de la République, reprise à son compte et amplifiée par Copé, détournera celles et ceux de l’UMP, anciens ministres en tête, qui  n’ont pas grand chose à partager avec le maire de Meaux et ses extravagances.

Au-delà de cette réelle fracture idéologique l’impact de la division de l’UMP est considérable. Sa place dans le débat démocratique dont le pays a besoin, à un moment très rude de sa vie et de son histoire collectives, est grandement hypothéquée. Et c’est d’autant plus grave que cela élargit l’espace électoral du parti de la famille Le Pen.

En attendant les suites pratiques de l’affrontement en cours, on observera avec attention les possibles transfuges de l’UMP vers le centre façon Jean-Louis Borloo et son UDI, Union des Démocrates et Indépendants. Ce centre, qui se cherche depuis la défaite de François Bayrou et se voit offrir une nouvelle chance d’affirmer sa différence.

 

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