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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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28/11/2010

PS: les primaires n’attendront pas l’automne 2011

Ils sont incorrigibles ces socialistes...Ils avaient imaginé des primaires largement ouvertes aux français pour désigner leur candidat à l'élection présidentielle de 2012. Une première qui devait les parer d'un label de modernité et de vertu démocratique; les voilà empêtrés dans un débat interne où il est question de pacte à trois entre Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal.La présidente de Poitou-Charentes a d'abord réagi vivement aux propos de Martine Aubry avant de se raviser et, depuis ce 29 novembre, de se déclarer officiellement, ce qui ne surprendra personne après son score de 2007 ; certains supporteurs de Martine Aubry s'empressant, de leur côté, d'affirmer qu'elle seule serait candidate...Quant à DSK, que la présidence du Fonds Monétaire International jusqu'en 2012, retient de se déclarer trop tôt, il place son parti dans une situation intenable. Rien d'étonnant dès lors à ce que certains, déjà alignés sur la ligne de départ des primaires, les François Hollande ou Manuel Valls cherchent à tirer avantage de cet épisode d'un feuilleton qui n'a pas grand chose à voir avec le sérieux d'une démarche qui se voulait innovante.
Surtout, ces divisions, cette absence de clarté, ne font que souligner les interrogations des Français quant à la ligne politique du PS. Les socialistes n'ont guère tiré de bénéfices de la réforme des retraites et du conflit social qui, en profondeur, a remué le pays. Chacun a bien compris qu'il ne suffisait pas de promettre que le PS revenant au pouvoir il rétablirait l'âge légal de la retraite à 60 ans; encore fallait-il expliquer, de façon vraisemblable, comment il y parviendrait.
Le schéma imaginé et défendu par Martine Aubry pour tenter de refaire l'unité d'un parti qui a l'ambition de réussir l'alternance ne résistera pas à l'épreuve des ambitions et du combat politique. La reconduction de François Fillon à Matignon a sans doute convaincu les ténors du PS que le conservatisme l'emporterait et leur donnerait des arguments de campagne. Le plus probable c'est que le premier ministre, calé sur une réelle popularité, ne va pas manquer une occasion, avec l'aide d'un Alain Juppé bretteur, de taper fort sur les incertitudes d'une gauche divisée et sans vrai programme.
Certes, il peut encore venir ce « projet » dont il est sisouvent question mais comment le dérouler en l'absence d'un candidat déclaré? Les institutions accentuent plus que jamais, et exagérément, la personnalisation du pouvoir; les socialistes ne pourront pas attendre l'automne 2011 pour se choisir un héros. Ils ne pourront pas jouer, longtemps encore, au plus malin avec un DSK dont la popularité découle, aussi, de l'incertitude qu'il entretient sur ses intentions. Il va falloirtrancher, dire et s'expliquer. Le pays en a grand besoin et sa démocratie aussi.`

Joël Aubert

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