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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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16/09/2011

Primaires: les petites leçons d’un vrai faux débat

A cet égard, l'observatoire télévisuel a permis de bien distinguer les tempéraments, le jeu des ambitions présentes et à venir.

Considérons par exemple le propos du maire d'Evry, Manuel Valls : vif, direct, débarrassé de la gangue techno et répétant, sans se lasser, son exigence de vérité, et déjà dans la peau du candidat de 2017. A côté, Arnaud Montebourg, une figure comme lui de la jeune génération du PS, plus intello, orateur aux accents mitterrandiens quand il évoque la finance internationale et attendant le jour où il pourra mettre la main sur le PS. Et puis Ségolène Royal, indestructible, ne se rendant jamais, prête à mordre et contenant l'ennui que les paroles  de ses camarades lui procurent, tout en pensant, déjà, qu'elle doit être là pour négocier, demain, son ralliement au prix fort. Martine Aubry, c'est l'ambition qui grandit à chaque minute, elle que l'on disait ne point vouloir « y aller », parlant devant les autres en patronne qui bosse ses dossiers, se dit « prête » et dont on comprend que si elle devait entrer à l'Elysée tout le monde devrait bien se tenir. François  Hollande qui s'y croit peut être un peu vite semble content de lui, c'est à dire du choix qu'il a fait de s'engager au mépris du qu'en dira-t-on ; il surfe avec humour sur les piques de sa rivale directe mais n'est vraiment capable de s'emporter que pour défendre, face aux questions des journalistes, son projet éducatif avec des accents convaincus... Oublier de citer Jean-Michel Baylet reviendrait à ignorer ce que les radicaux socialistes ont apporté à la gauche: la Dépêche du midi et l'accent de la ville rose. Que nos lecteurs veuillent bien excuser ce rappel mais Robert Fabre, le radical de gauche à la droite de François Mitterrand sur une tribune, avec Georges Marchais à sa gauche, c'était déjà un spectacle... 

Au-delà de ces tempéraments, de ce que l'on a discerné des caractères et des ambitions, il y eût l'affirmation de différences, avec assez de respect mutuel et d'explications, pour que le pari de France 2 tienne la route. Nous étions spectateurs d'une véritable émission politique, certes un peu longue, mais à laquelle les Français, que l'on disait blasés, ont pris de l'intérêt. Preuve, en tout cas, qu'il existe un désir d'alternance mais pas n'importe lequel.

Retenons, que la réforme fiscale serait la pierre angulaire d'un président de gauche mais qu'elle ne sera pas suffisante pour relancer l'emploi dans un pays qui en manque tant. Il faudra mobiliser de nouveaux moyens en recherche, innovation, soutien aux PME... et entreprendre cela avec l'héritage, accumulé depuis trente ans, pendant lesquels le pays s'est endetté sans compter. Au moins a-t-on compris que ni Martine Aubry, ni François Hollande, s'ils devaient succéder à Nicolas Sarkozy, n'ignoreraient leur rendez vous avec le réel. Ce n'est sûrement pas enthousiasmant mais cela a le mérite de la franchise. Les promesses seront plus que jamais difficiles à tenir.

Joël Aubert

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