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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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16/04/2017

Présidentielle: Les choix de la France engagent bien plus que notre nation

Va-t-on assister à la fin de ce long cycle où, bon an mal an, dans un monde devenu de plus en plus instable la voix de la France a de plus en plus de difficulté à se faire entendre? C'est l'une des principales interrogations du vote des 23 avril et 7 mai.

Car, que l'on nous permette de dire et d'écrire qu'il y a bien plus que le sort de notre pays dans l'élection qui s'annonce et celle qui va la suivre: le destin d'une nation dont les pairs ont su, au lendemain d'un conflit mondial dont nous fûmes le théâtre principal, faire la paix avec notre voisin, l'Allemagne. Et créer les fondations d'une Union Européenne qui, demain, s'effondrerait si nous cèdions aux candidats de l'extrême le pouvoir suprême. Un tribun qui voit la France plus forte qu'elle n'est en réalité pour imposer sa loi à tous les autres ou une bonimenteuse, prompte à promettre une économie radieuse, à l'abri de nos frontières.

Que demain, par malheur, ces deux-là se retrouvent, en face à face, pour une finale improbable que certaines déductions de sondages ont imaginé possible, ne serait-ce que pour entretenir le suspense, et nous ne tarderons pas, dès la semaine prochaine, à voir la file des citoyens inquiets s'allonger au guichet des banques. Faut-il pour autant culpabiliser ceux-ci et ignorer les raisons profondes de ce qui pourrait les décider à voter "extrêmes"? Certes pas, simplement leur dire que notre pays a suffisamment d'atouts pour s'en sortir, sans se livrer à des irresponsables qui rêvent du grand soir et d'un pacifisme hors de saison, ou d'un nationalisme qui jettera le pays dans l'affrontement et, pire peut être encore, dans un état de tension civile gravissime. Croire aussi qu'il reviendra à celui qui l'emportera le 7 mai d'être assez responsable pour prendre les mesures de court terme qui s'imposent. En premier lieu, faire un état des lieux de notre politique de l'emploi et de la formation qui requiert une puissante coordination entre l'Etat, les collectivités territoriales, les syndicats professionnels et de salariés; les entreprises, pour mettre le paquet dans un grand chantier national pour s'attaquer à cette plaie monstrueuse qu'est le chômage de masse; ensuite remettre à plat notre système éducatif, de l'école primaire à l'Université en passant par le collège, enfin prendre une initiative inédite, à l'égard de l'Europe, pour à la fois redonner au peuple français le sentiment que son destin est inséparable de celui de ses voisins, à commencer par ceux de ses plus proches qui, avec elle ont su, non seulement partager un immense désir de paix mais aussi un socle de culture commune, les valeurs de civilisation qui nous font tenir debout et solidaires à Berlin, Bruxelles ou Paris, face au terrorisme

 

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