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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/04/2016

Pesticides: on n’en est pas encore « sorti »…

Ces phrases méritent d'être connues : «  Notre filière des vins de Bordeaux dans son intégralité a les mêmes attentes que les associations qui nous interpellent. Oui, la filière des vins de Bordeaux a pour objectif la diminution forte voire même la sortie de l’usage de pesticides. Nous avons donc un objectif commun avec nombre d’associations nous interpellant sur le sujet. Notre chemin pour y arriver peut être différent de celui réclamé par ces associations, toutefois l’objectif est commun. Cet objectif, la diminution forte voire la sortie des pesticides, ne sera pas atteint en quelques semaines, ni avec des mesures simplistes mais bien avec des choix, des engagements, des investissements à court terme, à moyen terme, à long terme de l’ensemble de la filière. Et encore : « Cet objectif, partagé par tous, ne sera pas atteint en opposant les modèles, qu’ils soient conventionnels, certifiés, bio, biodynamie. Les solutions seront diverses et complémentaires »

S'en suit un rappel des obligations de voisinage faites au viticulteur à un moment où de nouvelles dispositions restrictives viennent d'être annoncées le 22 avril.

Aussi important soit-il, l'engagement de l'homme qui porte les couleurs du vin de bordeaux et préside en même temps la confédération nationale des Appellations d'Origine Contrôlée ne pourra connaître d'applications que progressives. Avec quelques mots clé, comme recherche et investissements, soutien aussi à une filière dont les représentants les plus modestes, dans le vignoble, doivent être accompagnés dans le choix de leur façon culturale si l'on veut éviter de les voir disparaître. Certaines grandes structures coopératives l'ont compris, Euralis notamment, qui met ses techniciens au service du passage au bio. L'exemple du bio est en effet le plus parlant : on n'y bascule pas du jour au lendemain sans préparation et il n'est pas, non plus, exempt d'inconvénient : ne suffit-il pas de quelques émanations de soufre contenue dans la bouillie bordelaise pour provoquer irritations et autres démangeaisons ? Il faudra aussi avoir le courage d'expliquer que l'agriculture ne pourra se passer de l'usage d'une chimie maîtrisée, c'est à dire connue dans ses effets, sans laquelle elle ne pourra produire en préservant son potentiel. Un rappel en passe de devenir totalement incorrect dans une société où la peur est érigée en absolu.

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