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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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23/02/2014

Paris, Porte de Versailles : La grande ferme de France fait Salon et garde le cap

Mais dans l'ensemble elle tient le choc et l'existence de la Politique Agricole Commune, cette fameuse PAC si souvent critiquée pour avoir consommé les gros budgets de l'Europe, n'y est pas pour rien. Et ne le sera pas non plus dans les sept ans à venir jusqu'en 2020.

La PAC a survécu aux difficultés financières des pays de l'Union et l'Allemagne, dont l'agriculture est devenue plus puissante que la nôtre, a su faire cause commune avec la France pour qu'il en soit ainsi. Remarquons, au passage, par comparaison, en ces temps d'élections européennes qui s'annoncent, que si l'Europe avait su rester fidèle aux engagements des pères fondateurs, ceux qui par exemple au lendemain de la guerre 39-45 avaient imaginé la CECA, la Communauté Charbon Acier, elle se serait dotée d'une politique industrielle qui lui fait, aujourd'hui cruellement défaut... Mais cela est une autre histoire.

L'Europe agricole dont on se demande pourquoi on n'ose plus l'appeler « verte » alors qu'elle évolue de plus en plus vers le « verdissement » a signé un nouveau bail 2014-2020 avec ses agriculteurs et cela représente, pour ceux de France,quelques 64 milliards d'euros.

Le gouvernement et François Hollande, dont on remarquera quand même qu'il a passé sept heures au SIA 2014 dans la bonne humeur générale ont - pour une fois diront certains - plutôt bien réussi leur gestion des dossiers agricoles. Le ministre de l'agriculture Stéphane le Foll n'est pas étranger à cette situation de dialogue constructif, non plus que le président de la FNSEA Xavier Beulin, tandis que le président de la République a su montrer qu'il connaissait le sujet, l'ancrage corrézien n' y étant pas pour rien...

L'important, c'était évidemment de faire en sorte que les aides de la PAC permettent le maintien d'une ferme France, riche de productions diverses et capable de continuer à installer le plus grand nombre de jeunes. Et, ceci, à un moment où la démographie agricole est fortement marquée par le vieillissement des exploitants et la difficulté pour beaucoup d'entre eux, compte tenu du faible niveau de leur retraite, de transmettre leurs biens en les conservant dans la famille agricole. La réorientation partielle des aides directes, notamment vers l'élevage et les plus « petites exploitations » participe d'une volonté nouvelle, marquée du sceau du réalisme. A un moment où la production laitière exige la plus grande vigilance. Bien sûr les céréaliers ont fait savoir leur mécontentement mais ils ont la capacité et les moyens, dans un marché mondial à forte valeur, de faire face à la perte relative de leurs revenus.

L'agriculture française aborde donc la nouvelle ère de la PAC sur des bases redéfinies mais avec la volonté de ne pas dilapider son potentiel. Il faut s'en réjouir, tout en restant lucide et notamment parce que la géographie de notre pays commande que l'on soit intelligent, c'est à dire que l'on sache faire cohabiter une agriculture productive tournée vers le grand large avec une agriculture de proximité riche de la qualité de ses produits, forte de ses compétences et des milliers d'emplois qu'elle a la capacité de créer.

Et cela, on le sait parfaitement, ici, en Aquitaine région phare en Europe pour les AOC, les IGP et autres labels, pour le niveau de son emploi agricole et agro-alimentaire, pour la force de son secteur coopératif, pour la prise en compte de l'impératif environnemental que la profession intègre, chaque jour davantage, dans le cahier des charges de ses productions.

Conserver un haut niveau de compétitivité en mettant en œuvre des façons culturales plus économes en intrants, en relevant de manière progressive le défi, imposé par l'Europe et l'Etat, du respect des zones vulnérables, en n'ayant plus peur, ce qui est en train de se produire, de réfléchir à la cohérence du couple agriculture-écologie, et de prononcer le mot bio... voici un beau challenge que la profession, dans son ensemble, s'emploie à relever. Vous ne croyez pas que cela valait un vrai coup de chapeau et les encouragements des centaines de milliers de visiteurs du Salon international de la Porte de Versailles ?....

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