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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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06/08/2007

OGM : un drame et toujours la même hypocrisie


En effet, c’est par décret à la fin mars, en pleine campagne électorale, sans qu’aucun débat ait pu avoir lieu au Parlement, que l’ancien gouvernement a donné le feu vert aux cultures de maïs transgénique. Aujourd’hui, le nouveau, par la bouche de MM. Borloo et Barnier, invite à l’apaisement après le drame du Lot, en affirmant que « la question des OGM reste ouverte dans notre pays et ne pourra être tranchée qu’à l’issue d’un débat de société, serein ».
L’hypocrisie est toujours de mise. On choisit de ne pas choisir, tout en ayant déjà choisi. Il s’agit de ne pas compromettre le Grenelle de l’environnement annoncé à l’automne ; les ministres laissent donc entendre qu’une autre issue que la légalisation, au grand jour, des cultures OGM serait possible. Alain Juppé, avant de devoir démissionner, n’avait pas manqué d’exprimer ses interrogations, moins sur le côté inéluctable des cultures OGM, que sur l’acceptation par la France de la variété Mon 810 de Monsanto que les Allemands, de leur côté, n’ont pas autorisé.
Les « faucheurs volontaires » ont donc le champ libre. Ils sont, de nouveau, passés à l’action, José Bové à leur tête, sous l’œil de gendarmes débonnaires, et ceci au nom de l’intérêt général et de la santé publique. Désormais ils disposent, ce qu’ils affirment, de tests qui leur permettent de détecter les champs OGM, ce qui ne manque pas d’impressionner les consommateurs qui voient, là, une confirmation de la pratique quasiment « clandestine » de ces cultures.
La France pourrait-elle s’exonérer de tout recours aux OGM, notamment pour le maïs, au moment où le marché mondial des céréales est très porteur? Ce n’est évidemment pas l’avis de l’AGPM, la puissante Association des Producteurs de maïs, mais, dans bien des esprits, les doutes subsistent, en particulier par rapport à l’hégémonie américaine que l’épisode du MON 810 illustre tout à fait. Ce n’est pas, non plus, celui de la FNSEA, qui, longtemps, s’est abritée derrière l’indécision des pouvoirs publics pour éviter d’avoir à prendre position. Et qui vient de réclamer en la personne de son président qu'un débat ait lieu au Parlement.

Il faudra donc bien trancher mais, faute d’avoir eu le courage de le faire à temps, ceux qui nous gouvernent s’exposeront aux réactions d’une opinion toujours aussi rétive à l’idée de cultures génétiquement modifiées.

Joël Aubert

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