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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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14/05/2008

OGM: les députés se rebiffent

Dans ces cas là, sous la V° République, quand les députés de la majorité n'obtempèrent pas, il faut un bouc émissaire. Jean-François Copé qui, rapellons-le, s'est fendu d'un livre sur la langue de bois, était tout désigné pour l'être. Entre Nicolas Sarkozyet lepremier ministre le député-maire de Meaux s'est fait sermonné... Car ce projet de loi est décidément un talon d'Achille pour le pouvoir. Et une source de déconvenue pour la crédibilité du "Grenelle de l'Environnement" qui risque d'être affaibli par le vote d'un texte qui, voulant ménager la chèvre et le chou, ne satisfait personne. Ni les partisans souvent honteux des OGM dans notre pays, ni les céréaliers qui se voient contrariés dans leur perspective de production, ni les écologistes qui, s'appuyant sur les sondages, ne veulent pas entendre parler du tout de cultures OGM. La France, à cet égard, balbutie sa copie depuis plusieurs années et cultivait, autour de ce sujet, un art certain de la clandestinité. Le projet en cours tente de faire la synthèse entre des cultures autorisées et déclarées et la protection de cultures produites en AOC ou sous signe de qualité ainsi que les cultures bio qui sont les plus inquiètes à l'idée d'une cohabitation, même si elle répond à des conditions de plus grande transparence. Ce n'est pas une loi qui réussira à établir la confiance et ce n'est pas, non plus, la création "d'un délit de fauchage" qui empêchera José Bové et ses émules de passer à l'acte. Alors faut-il purement et simplement renoncer aux OGM? A tout le moins poursuivre la recherche avec le temps qu'il y faudra. On continuera à produire du maïs en France, avec des rendements qui assureront des revenus, sans pour autant susciter autant de polémiques. Quant à la seconde leçon de ce camouflet infligé au gouvernement par sa majorité situons-là, plutôt, du côté des bonnes nouvelles, pour une seule et unique raison: la liberté qu'ont décidé de s'accorder les élus du peuple, eux qui ont été choisis pour faire la loi. A force de répéter que les pouvoirs du Parlement devaient être renforcés, les députés commencent à prendre l'éxécutif au mot. A suivre... en attendant, sans doute l'adoption inéluctable de la loi sur les OGM.

Joël Aubert

 

 

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