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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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15/12/2013

Occitans, Basques, Bretons, Corses, Alsaciens et Français…

L'annonce de Jean-Marc Ayrault  a été faite lors du lancement du plan d'avenir de la Bretagne. Il aura donc fallu l'éruption fiscale de la Bretagne pour que la République ouvre, de nouveau, et cette fois on l'espère de façon décisive, le chantier des langues régionales. Bien sûr, on nous objectera qu'il y a bien d'autres sujets de préoccupation dans une France qui doute d'elle-même et  a peur de l'avenir, que celle de savoir si nos chers petits écoliers d'Ainhoa, de Sare, de Gurmençon, de Neuvic, de Corte ou de...Sélestat pourront, la tête haute et la fierté aux lèvres, parler la langue régionale, à côté du Français... Et, d'ailleurs, la parlent-ils encore? Les réponses ne sont pas les mêmes partout mais il est indéniable qu'un vrai renouveau existe qui doit, pour l'essentiel,  au militantisme, aux écoles privées, à la reconnaissance, aussi, au sein des collectivités, les Régions en premier lieu, de langues qui, à leur manière, sont constitutives d'une nouvelle identité. Songeons, par exemple à ce que la locution de la langue basque doit à Seaska qui a pris la place laissée vacante par l'éducation nationale.

Le temps n'est plus où tel élu, véritable figure de la classe politique des Pyrénées-Atlantiques, rejetait, voilà une bonne trentaine d'années, quand nous lui posions la question, toute idée d'un possible enseignement bilingue dans les écoles de la République. Au nom de quoi on a préféré donner de l'aliment à un discours indépendantiste, dans un pays désespérement jacobin.

A l'heure de la mondialisation apprendre, à côté du Français, le basque ou l'occitan, ce n'est pas prendre un passeport pour un voyage dans le passé qui condamnerait à la nostalgie et au pastoralisme. C'est au contraire, à partir d'une langue généralement  reçue en héritage, enrichir son patrimoine culturel, l'ouvrir aux autres et revendiquer la chance d'être, au fond, bien plus que bilingue trilingue ou mieux encore, au sein de l'école de la république, comme le souligne David Grosclaude, conseiller régional d'Aquitaine et président du "Partit Occitan".  Encore faudra-t-il que le débat qui va renaître au Parlement, le mois prochain, ait la hauteur de vue nécessaire et que le contexte préelectoral ne vienne pas ajouter aux saillies verbales, entendues depuis quelques jours du côté du Front National.

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