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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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26/02/2011

Notre diplomatie en berne: un grand chantier pour Alain Juppé

Paysage désolé parce que l'épisode Alliot-Marie, venant s'ajouter à de nombreux contre sens et invitations extravagantes - on pense à la tente de Khadafi dans le parc de l'Hôtel Marigny - a fini de discréditer une politique dont il ne faut pas voyager loin, en Europe, pour comprendre qu'elle laisse nos voisins interdits.
Songeons à cette Union pour la Méditerranée, voulue par Nicolas Sarkozy, portée sur les fonts baptismaux à Barcelone en 2008 et qui, vide de contenu, a été jetée par dessus bord par le même homme, à Ankara ce 25 février.
La tribune libre d'un groupe de diplomates anonymes, dans le Monde vient de souligner, à quel point, le corps de cette grande administration centrale s'est senti mis à l'écart, méprisé par la cellule diplomatique de l'Elysée, par le secrétaire général lui-même, dont on se souvient qu'il s'en allait, sur le chemin de Damas, causer avec Bachar-Al-Assad, tandis que Bernard Kouchner n'en pouvait mais. Ce n'est pas facile, sous ce quinquennat, d'être préfet ou ambassadeur, à moins que l'on ne fasse partie du cercle des protégés comme le nouveau détenteur du poste de Tunis, d'ailleurs contraint de s'excuser pour ses excès de langage.
Certes, on objectera, comme l'on fait les diplomates réagissant dans le Figaro à la tribune de leurs collègues parue dans le Monde, que l'homme de l'Elysée a été un président actif de l'Union pendant six mois, qu'il a convaincu les Russes de ne pas écraser la Géorgie et qu'il a pesé pour que l'Europe s'organise face à la puissance de le crise importée des Etats-Unis. Le problème, c'est qu'il en fût pour la diplomatie comme pour la politique nationale : un activisme de tous les instants, condamné à connaître, à côté de quelques réussites, des échecs retentissants.
Un vrai chantier se rouvre donc pour Alain Juppé qui connaît la maison et va tenter de lui redonner confiance ; il lui faudra malgré tout faire avec des moyens limités mais, au moins, imagine-t-on que ce sera difficile de l'empêcher, depuis l'Elysée, d'être maître à bord au Quai d'Orsay. Le maire de Bordeaux qui a marqué à certains moments de vrais désaccords avec Nicolas Sarkozy - on pense au retour complet de la France dans l'OTAN - a un rôle important à jouer, au moment où la France préside le G20 et doit redéfinir sa politique à l'égard des pays du sud de la Méditerranée, en grande instabilité. Il a aussi, quoiqu'il s'en défendel'occasion d'apparaître, auprès d'un couple de l'exécutif Sarkozy-Fillon dont la popularité est en berne, comme une alternative pour une UMP qui n'a pas fini de se poser des questions pour 2012. Affaire à suivre.

Joël Aubert

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