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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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14/07/2013

Nos Estivales: De Cousseau à Lescun en passant par Argelouse

Parmi les perles, celles qui vous procurent une émotion inoubliable, l’étang de Cousseau, entre  les lacs de Carcans Hourtin et Lacanau, en Gironde, occupe une place à part. Sans doute, parce que l’endroit classé réserve naturelle, voilà bientôt quarante ans, après que quelques champions de ski nautique aient eu l’idée saugrenue de s’y entraîner, au grand dam des sarcelles, est d’une beauté sans égal. D’abord, pour l’apprécier il faut prendre le temps d’y accéder par la forêt, à pied de préférence, au milieu des pins et des arbousiers; le mieux c’est de grimper sur la vieille dune qui le protège des importuns… Le Cousseau s’offre alors à vous, avec la perspective unique de la grande zone humide du marais de Talaris. Coup de chapeau à la Sepanso qui assure la gestion de la réserve de quelques 600 hectares avec un infini respect pour ce lieu, cher à l’ami Pierre Davant.

Quittant la Gironde et la chaine des lacs qui fait escorte à l’Océan, et nous enfonçant vers l’intérieur des terres, quel plaisir de s’arrêter à Argelouse, délicieux village des Landes de Gascogne dont la centaine d’habitants savent ce qu’ils doivent à François Mauriac et Thérèse Desqueyroux. Ce n’est pas tant, ayant admiré le porche de la petite église gothique, qu’il faille s’y éterniser mais en revanche prendre le temps d'imaginer ce qu’avait pu être l’enfermement de Thérèse dont Mauriac avait lié le destin à ce pays retiré où elle était condamnée à mourir. Et puis, Argelouse pour ceux d’entre nous qui aimons la musique des mots, sonne à l’oreille comme une invitation à écouter battre, lentement, le pouls d’un village rural qui s’accroche à la vie.

Alors, en ces jours de grand beau, l’envie irrésistible vous saisit soudain de filer vers le sud. Un désir de Pyrénées, impossible à assouvir sans retourner, de toute urgence, dans le plus haut village de notre chaine, Lescun. Lescun et son cirque en majesté, entouré de pics qui lui sont une parure et dont les noms sont, à eux seuls, un enchantement, l’Oueillarisse  ou le Ourtasse vers le nord, le Billare et le Petit Billarre vers le sud ouest. Puis, s’avançant vers le plateau de Sanchèse, marcher vers le Pic d’Anie, avec à sa gauche la Table des Trois Rois et les bellissimes aiguilles d’Ansabère. Souvenir de randonnées adolescentes, sac au dos avec mon vieux maître, Monsieur Etcharry, pointant du doigt, au pied du vallon d’Anaye, la silhouette d’un izard aperçu à la jumelle et que seul un œil d’ici pouvait deviner, en pareil endroit. Alors, vous rattrape le démon de la randonnée, du GR 10 bien sûr, à moins que vous ne contractiez le virus de la Haute Randonnée.  Cet itinéraire qui doit tout à ce merveilleux explorateur que fut Georges Véron, un enfant de la Sarthe entré en Pyrénées comme on entre en religion, rendant accessible à ceux qui respectent la montagne, les plus beaux sites de notre chaine. Rêve de traversée d’Ouest en Est. D’une Atlantique Méditerranée dont il faudra désormais se contenter de réussir quelques belles étapes.
A suivre...

 

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