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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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25/07/2010

Nicolas Sarkozy en campagne, à la reconquête des électeurs perdus.

Du sommet du Tourmalet au podium des Chantiers navals de Saint Nazaire,une pré commande russe en poche, l'homme de l'Elysée va à la rencontre des « couches populaires », celles qui ont contribué à son élection de 2007 et qui, depuis, tous les sondages le confirment, l'ont quitté.
Avec 34 % d'opinions favorables (1), le chef de l'exécutif connaît un désaveu exceptionnel et suscite, jusqu'au au sein de sa propre famille politique, plus d'une interrogation. Certes, la présidentielle n'est que dans vingt mois mais la situation de l'économie d'une part, le rapport des forces politiques d'autre part, y compris à droite, placent Nicolas Sarkozy dans l'obligation de partir de loin pour tenter de remonter un aussi lourd handicap.
A cet impératif s'ajoute une manière de dissuasion à l'égard de ceux qui à droite auraient quelques velléitésde candidature. On songe au maire de Bordeaux qui jure qu'il ne sera pas candidat contre Nicolas Sarkozy mais active ses réseaux, en toute tranquillité; on songe aussi à certain ministre du « Nouveau Centre » qui laisse entendre qu'il pourrait être candidat, on pense enfin à Dominique de Villepin dont le procès Clearstream qui viendra en appel, au printemps 2011, sera déterminant pour une éventuelle candidature.
Nicolas Sarkozy s'installe, et ses conseillers l'installent, dans la situation de candidat naturel et unique de la droite à l'élection de 2012. Qu'on se le dise.
Arrêtons-nous, un instant, sur deux dossiers où il monte en première ligne. Celui des retraites et celui de la sécurité.
Les retraites d'abord : avec des accents retrouvés de la campagne de 2007, une capacité à simplifier les choses à l'extrême, il fait tout pour s'imposer comme le sauveur du système de répartition à la française sur un thème hyper sensible pour les classes populaires. Imaginons, déjà, son discours de campagne dont il est persuadé qu'il finira par passer : je n'ai fait que mon devoir, là où on vous entretenait dans l'illusion d'une solution alternative...
Quant à la sécurité, attendons-nous à un activisme de tous les instants. Les préfets continueront de valser s'il en a décidé ainsi et, des cités aux campements nomades, les opérations coups de poings se multiplieront. Ce sera, d'ailleurs,pour le candidat Sarkozy, le défi le plus difficile à relever. N'oublions pas, en effet, qu'il a dû, pour une grande part, son élection de 2007 à la captation de l'électorat du Front National. Les régionales ont confirmé que celui-ci, dans ses bastions, était retourné à son camp de base, une perspective qui ne peut que donner des ailes à Marine Le Pen. Et gêner la tentative sarkozyenne de reconquête.
Le challenge est très relevé pour l'hôte de l'Elysée mais l'homme est sans état d'âme et il reste un maître dans l'art de la communication politique, ce genre qui tient lieu, justement, et de plus en plus, de... politique.

Joël Aubert

1.selon le baromètre mensuel ifop pour le Journal du Dimanche

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