icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
30/03/2014

Municipales: la sanction amplifiée en Aquitaine comme partout

Et, singulièrement, dans cette Aquitaine où le PS entre le Conseil régional et les Conseils généraux dominaient la vie politique régionale. Que des villes comme Périgueux, Bergerac, Marmande, Oloron-Sainte-Marie soient tombées dans l'escarcelle de la droite, que Pessac qui, avec Alain Rousset d'abord puis Jean-Jacques Benoît après lui, s'était convertie à la gauche revienne à droite, témoignent du désaveu de la politique conduite par le président de la République et son gouvernement. Le sentiment que l'équipe au pouvoir est impuissante à régler, en premier lieu, la question qui mine la société française, le chômage, est à la source de tout. Un pays comme le nôtre qui s'installe dans le chômage de masse où, à la fois, les plus jeunes et les séniors ne trouvent pas d'emplois est un pays qui perd confiance dans ceux qui le gouvernent. L'abstention record et le vote sanction, d'une extrême ampleur, sont donc à la mesure de ce profond désarroi.

C'est tout juste s'ils sont à nuancer par l'existence de quelques îlots de résistance ou rares succès souvent favorisés d'ailleurs par des triangulaires, comme c'est le cas à Avignon. Le Front national de son coté n'a pas réussi à conquérir des villes comme Perpignan ou Forbach où deux de ses cadres étaient en lice et il s'est abrité, à Béziers, derrière Robert Ménard pour revendiquer un succès qui doit à la personnalité sulfureuse de l'ancien dirigeant de Reporters sans Frontières.

Ce rapide état des lieux de la carte électorale du pays appelle de toute évidence une réponse appropriée. C'est à dire un électrochoc et, cela, au-delà de toute considération étroitement partisane. Une telle défiance nécessite, en effet, que le chef de l'Etat remanie en profondeur son équipe et que celle-ci, en phase avec lui, donne du crédit à une ligne politique tournée vers une relance de la croissance dont l'absence chronique est à la source du mal français. Oui ou non le pacte de responsabilité va-t-il devenir une ardente obligation? Et si la réponse est positive alors faudra-t-il créer une véritable dynamique qui ne peut être portée que par des responsables à la fois expérimentés et capables de réengager un dialogue social vigoureux.

Pour un François Hollande que l'on sait plus porté à chercher la synthèse au sein de sa famille politique qu'à bouger l'heure n'est plus à tergiverser. C'est le moment de trancher et, même si les marges de manoeuvre d'une France toujours endettée sont faibles, il reste possible de montrer que l'Etat sait montrer l'exemple. Un gouvernement resserré, des économies significatives et un budget offensif pour favoriser le tissu économique qui, seul est capable de relever le défi de l'emploi, celui des PME.

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents