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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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15/12/2022

Miss France est en finale!

Coincée entre le Téléthon et les fêtes de fin d’année, l’élection de Miss France s’inscrit dans le calendrier de l’avent comme un coup de feutre indélébile. Il y a ceux qui adorent les défilés de jeunes femmes en maillot de bain ou en robe de soirée et qui se régalent de ces quelques mots balbutiés en mode ingénu à la France entière, pour tenter de convaincre. Et ceux -et peut-être surtout celles- qui ne voient dans ce soi-disant concours d’élégance, qu’un machisme exacerbé qui évoque davantage les concours de foire agricole.

Il faut savoir qu’on revient de loin. Le premier concours Miss France ne s’appelle évidemment pas comme ça. En 1920, on sait s’abstenir des recours aux anglicismes tapageurs. On parle du concours de la plus belle femme de France. Pour Maurice de Waleffe, journaliste mondain qui prend l’initiative de faire monter les femmes sur un ring, il s’agit de mettre « la splendeur physique en valeur en même temps que la force à se montrer. Ensuite, le choix de la majorité indiquera le type instinctif d’une nation.» 

Malgré cette formulation qui fleure la préservation de la race, 2000 concurrentes s’inscrivent. Dont une jeune fille du Pays basque, Agnès Souret qui écrit pleine de candeur au dos de sa photo :  « Je n’ai que 17 ans. Dites-moi si je dois traverser la France pour courir ma chance ». Et le miracle se produit : elle est la lauréate de ce premier concours. Elle rêvait de cinéma. Elle ne va tourner qu’un seul film avant de se reconvertir en danseuse et de mourir prématurément à l’âge de 28 ans. Sur sa tombe, dans le cimetière d’Espelette sa mère fait inscrire : «  Elle n’était pas née pour Paris. Elle est repartie directement au Paradis. » Touchante histoire qui confirme que ces concours ne sont pas la garantie d’une vie de star, les paillettes d’un soir ne riment pas avec bonheur éternel.

Depuis, le concours a fait quelques progrès. Les concurrentes d’aujourd’hui sont des jeunes femmes de leur temps. Les Miss font des études et tentent leur chance dans la com, le journalisme ou le cinéma. Alors, bêtes de foire ou influenceuses canal historique ? Exhibition sexiste ou tremplin vers d’autres opportunités ? Le débat n’est pas clos. Il dure au moins jusqu’au 4 mars prochain… jour de l’élection de Mister France.

Coupe du monde de football, concours de Miss, trêve des confiseurs, agapes de fin d’année… la période est aux douceurs. Même le gouvernement a pris soin de décaler encore une fois les mauvaises nouvelles sur les retraites. En janvier, la gueule de bois pourrait faire très mal.

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