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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/07/2010

Mais que pourrait donc faire la gauche?

Et le même élu d'ajouter : nous sommes désormais un pays « dominé ». Traduction: un pays plus que jamais tributaire du nouvel ordre mondial ... à moins qu'il ne s'agisse du désordre mondial.La France ne pèse pas lourd face à la puissance économique de l'Asie et elle a fait le choix, depuis l'éléction de Nicolas Sarkozy, de s'aligner sur les Etats-Unis en matière de défense, ne continuant à faire illusion que parce qu'elle conserve l'arme atomique et sa propre force de dissuasion. La défense européenne qui est morte née, il y aura bientôt soixante ans, ne verra jamais le jour autrement que symboliquement et, quoiqu'on en dise, le fameux couple franco-allemand n'est plus le moteur indispensable d'une Union qui vivote, sans grande ambition. En tout cas sans quelques projets assez forts et visibles pour que les citoyens des vingt sept pays membres y « croient » encore...
Songeons, par exemple, à ce qui pourrait être entrepris en matière de recherche partagée sur les énergies renouvelables, à ce que pourrait devenir en ce domaine une industrie européenne, créatrice d'emplois et exportatrice.
Qu'est ce donc qui pourrait vraiment changer en cas d'alternance, désormais dans moins de deux ans ?
Le renoncement à la rigueur, enfin avouée, depuis le Japon, par François Fillon ? Personne, aucun citoyen de ce pays ne croira, un seul instant, que la France pourra s'exonérer d'une longue cure de désendettement. Faut-il rappeler que la dette par habitant est estimée à quelque 22.000 euros et que ce gouvernement après s'être engagé, auprès de Bruxelles, à ramener le déficit public de 8 à 3% du Produit Intérieur Brut en trois ans, reconnaît qu'il n'y parviendra pas. La pression exercée par les marchés sur nos économies, au moment du paroxysme de la crise grecque, a clairement démontré, à quel point, nous sommes exposés à la spéculation; elle a souligné, du même coup, les tensions au sein de l'Europe avec une Allemagne qui, elle, malgré ses propres difficultés, conserve une capacité d'exportation que nous n'avons plus.
Le retour à une économie de la demande, à la relance, par opposition à la rigueur, ne pourra être que marginale et ne sera nécessairement qu'indirecte, par exemple par le biais de la fiscalité. La gauche avance, en ce domaine, ses idées, mais elle agirait plus en jouant des symboles qu'en bouleversant la donne : le bouclier fiscal n'aura d'ailleurs peut être pas résisté, d'ici 2012, aux assauts d'une partie de la majorité présidentielle, les centristes surtout, qui ne soutiendront pas une nouvelle candidature Sarkozy sans gage.
Rien, ou si peu, ne serait donc possible en cas d'alternance ? Un effort de vérité s'imposerait, en tout cas, après ces années de crise marquées par l'augmentation d'un chômage d'autant plus lourd qu'il est structurel.
Une autre façon de gouverner faite d'exemplarité démontrée jour après jour, à la tête de l'Etat, une recherche du consensus sur les grandes questions d'intérêt général, un souci permanent de solidarité, l'exigence d'une justice indépendante s'imposeront à ceux qui auront la charge d'un pays désenchanté.

Joël Aubert

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