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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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05/05/2023

L’intelligence artificielle s’impose. On en fait quoi?

Web3, Chat GPT, Métavers, robot conversationnel… Les outils numériques « doués » d’intelligence artificielle franchissent un bond technologique. Aux Etats-Unis, un acteur majeur de l’aide aux devoirs est en panique économique car les étudiants le délaissent subitement pour solliciter massivement chatGPT et trouver des contenus prêts à l’emploi pour répondre à leurs obligations scolaires. Et si ce programme ChatGPT est dans toutes les conversations, ce n’est que le premier wagon d’un train de solutions qui vont être lancées par les concurrents d’OpenAI, comme Google, Tencent ou le Chinois Alibaba.

Ce qui va incontestablement contraindre tous les systèmes éducatifs du monde à imaginer de nouvelles méthodes pour enseigner et contrôler l’acquisition de connaissances par les jeunes cerveaux. Le jugement d'un tribunal, la stratégie d'un chef d'entreprise, la rédaction d'un article de presse, le cours d'un professeur... rien n'échappe à la production de cette intelligence accumulée dans tous les domaines qui n'a même pas besoin d'interruptions pour dormir, manger ou se dégourdir les jambes. Quelques mots-clés jetés sur un écran, et hop voilà du raisonnement, de la synthèse, de la réflexion.

Faut-il avoir peur de cette technologie galopante qui vient remplacer les apprentissages, tels que des générations s’y sont essayées voir épuisées par le passé ? La maturité soudaine de ces outils crée une sorte d’emballement et laisse imaginer une forme de soumission intellectuelle fantasmée par les scénarios des plus mauvais films de science-fiction du XXe siècle. En réalité ces outils sont élaborés par l’Homme et à l’usage de l’Homme. Ils lui donnent une capacité d’accumulation de connaissances et d’analyses que même une assemblée générale de prix Nobel présidée par Albert Einstein n’atteindra jamais. Si certaines applications, comme la surenchère pour des œuvres d’art virtuelles risquent de faire pschit, dans d’autres champs comme la médecine, le partage de connaissances, la sécurité, le transport ou la défense, on voit poindre des ambitions qui seront décisives.

Encore faudra-t-il maîtriser la consommation énergétique de ces cerveaux artificiels et surtout développer des contrepouvoirs pour déjouer les tentatives de propagande et d’intoxication cognitive à des fins perverses ou totalitaires. Le problème n’est pas nouveau. La puissance démultipliée de ces outils appelle cependant à une vigilance non moins démultipliée.

Précision : tous les articles mis en ligne sur Aqui.fr sont rédigés par des journalistes qui font appel à leurs propres enquêtes et reportages et à leur sagacité pour vous informer. C’est sans doute imparfait, mais totalement humain. En conservant cette pratique, serons-nous demain à l'inventaire des monuments historiques ? 

1 Commentaire

Un commentaire

  • audren de kerdrel / Blochet, le 7/5/2023 à 06h34

    Bonjour Aqui, `
    L’IA est un nouvel outil à disposition de nos cerveaux. Comme toute nouvelle invention, il y a toujours du positif et du négatif. A nous d’apprendre à l utiliser. À l’Etat, d’inventer des lois pour limiter les nouveaux abus.
    Quand à la presse. On ne pourra jamais remplacer le cerveau d’un journaliste par une machine. L’info est un vrai métier qui nécessite de multiples compétences en usant tous les nouveaux outils, mais le point final de nos articles nous reviendra toujours. Les réseaux nous fournissent des données, les logiciels nous permettent de mettre en forme nos infos et de les trier. Mais l’écriture nous sera éternellement propre. La presse est un outil de la démocratie, un contre pouvoir. Les journalistes seront toujours protégés. Nos cartes de presse et nos clauses de conscience sont des remparts contre la désinformation et le « bordel » du monde. Usons-en avec pertinence et intelligence. Soyons pro et réinventons nos métiers pour garder la passion qui nous anime et que nous partageons. Belle journée.


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