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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/12/2008

Libertés : les dérives de la république sarkozyenne

Car enfin y a t-il une différence de nature entre les conditions de l’interpellation de notre confrère de Libération et surtout de sa garde à vue et celle d’une mère de famille sans-papiers pourchassée jusque dans l’enceinte d’une préfecture comme cela s’est vu il y a quelques jour ? A moins qu’il ne s’agisse encore des collégiens de Marciac qui voient débarquer dans leur classe la brigade des stups et leurs chiens ?
Dans pareilles situations existe une seule et même volonté : celle de faire pression sur les personnes, de les intimider. De créer les conditions de la peur, de l’aveu sinon de la soumission. Autant de traits, d’attitudes caractéristiques d’un régime qui glisse vers l’autoritarisme, mais évidemment sous le couvert de la loi.
Les justifications péremptoires d’une Rachida Dati, celles, désolantes, d’une Michèle Alliot-Marie dont il faut quand même se souvenir qu’elle défendait, il y a peu, le fichier Edvige, ne participent pas seulement de la volonté de couvrir la justice ou la police. Elles confirment l’orientation générale, la défense d’une ligne répressive , « sans complexe » et venue de haut. Et les rattrapages de Nicolas Sarkozy, qui est bien obligé de calmer le jeu, n’y changeront pas grand chose si les citoyens ne se mobilisent pas, redoublant de vigilance et les si les partis ne jouent pas leur rôle, à la fois d’opposant et de pédagogue. On remarquera d’ailleurs qu’au sein même de l’UMP, et notamment ceux de ses membres d’extraction plutôt gaulliste ou centriste, il n’est pas rare que des élus s’émeuvent de ce climat délétère qui faitparfois regretter le vieil humanisme « rad-soc » d’un Chirac. Encore heureux que subsistent dans notre pays des avocats, des associations, des réseaux ou des gens, anonymes, simplement épris de respect et prompts à l’indignation, pour veiller aux dérives actuelles qui finiraient par faire douter de la République.

Joël Aubert

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