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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/06/2009

LGV : pas au-delà de Bayonne! Le débat basco-basque est relancé vers Bordeaux

Qu'est-ce donc qui a pu déterminer Michèle Alliot-Marie l'élue de Saint Jean de Luz à prendre aussi vigoureusement position contre la prolongation vers l'Espagne de la future Ligne à Grande Vitesse, quand même dénommée Sud Europe Atlantique? Le contexte électoral qui conduit à en dire parfois plus qu'on ne pense? Sans doute, mais il y avait bien plus que cela: la prise de position d'un membre éminent du gouvernement qui dit tout haut ce que nombre d'élus locaux pensent tout bas depuis quelque temps. Les grands élus locaux qui ont en charge la communauté d'agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz ont accepté de participer au financement de la LGV de Tours vers Bordeaux et le sud (voir sur aqui.fr l'interview de Jean Grenet maire de Bayonne) mais ils n'ont manifesté aucun empressement à défendre la difficile traversée, par une ligne nouvelle, d'un pays basque très aggloméré. Le débat public, désormais vieux de trois ans, avait déjà mis en évidence la dimension environnementale très sensible de ce dossier. Depuis, un lobbying très actif s'est mis en place auprès des membres influents du gouvernement, le secrétaire d'Etat aux transports Dominique Bussereau y compris, pour démontrer que les hypothèses d'évolution de trafic vers l'Espagne, avancées notamment par Réseau Ferré de France étaient très surfaites, comparées à la réalité du trafic actuel. Michèle Alliot-Marie ne fait finalement que reprendre à son compte ces arguments.... Il sera toujours temps d'envisager le futur, bien plus tard. Cette approche qui peut parfaitement satisfaire les élus locaux du pays basque, avant tout soucieux que la Grande Vitesse arrive jusqu'à Bayonne, ne peut que susciter à contrario que l'ire des élus Bordelais, du moins de ceux qui comme Alain Rousset ou Gilles Savary ont défendu le principe d'une liaison transfrontalière vers Vitoria et Bilbao puis Madrid. L'ouverture d'une nouvelle infrastructure, pour laquelle l'Europe a de longue date promis un financement sur le tronçon Dax-Vitoria, fait partie des grandes orientations de la majorité socialiste du Conseil régional d'Aquitaine; elle participe de la volonté de transférer, de la route vers le rail, une partie du trafic marchandises du corridor Atlantique. Le débat ainsi relancé, alors que l'Etat sollicite plus que jamais les collectivités territoriales et locales pour payer ce TGV, promet de s'envenimer et sans doute de devenir un thème des prochaines élections régionales. A suivre, sans modération.

Joël Aubert

 


 

 

 

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