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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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22/06/2013

LGV: Le Grand Projet Sud Ouest sera t-il divisé par deux?…

Faut-il en être vraiment surpris ? Ce serait alors feindre de croire que dans une période de vache maigre, où il n’est question que d’apurer la dette, le gouvernement pourrait donner le feu vert à des projets qu’il n’a plus les moyens de financer. Et fermer les yeux sur l’endettement considérable de Réseau Ferré de France qui, par priorité, est sommé d’avoir à entretenir le réseau existant souvent mal en point. Les élus, spécialement ceux qui se sont engagés à fond en faveur de ce projet, avec Alain Rousset en inlassable porte drapeau, croient sans doute encore qu’un arbitrage au plus haut niveau sera de nature à changer le cours de l’histoire immédiate. Notons que les bretons, du côté du Finistère, ne sont pas moins remontés que le sont en Aquitaine ceux qui, gauche et droite confondues, ont collé au volontarisme du président du Conseil Régional. Eternel désamour entre le pouvoir central et les régions, sur fond de décentralisation, toujours en pointillé.

S’il devait se confirmer que la desserte de Toulouse depuis Bordeaux, 220 kilomètres, figurerait quand même comme une priorité relative, au nom de l’impossible mise à l’écart d’une grande métropole régionale, cela signifierait que la LGV vers Hendaye et l’Espagne attendrait au moins vingt ans avant de voir le jour.

Les enjeux pour l’Aquitaine, en terme d’aménagement du territoire, ont été résolument associés à l’ouverture de Bordeaux vers l’Espagne, Bilbao et Madrid, avec un argument sans cesse ressassé : la LGV sera l’alternative au tout camion, à cette ligne continue de poids lourds qui traversent la région. Un argument que même les écologistes avaient du mal à réfuter. Mais d’autres enjeux, moins spectaculaires ne figuraient parmi les moindres, la liaison avec Mont-de-Marsan, ce chef lieu quasiment oublié du chemin de fer depuis le second Empire, le possible prolongement de la LGV vers l’agglomération paloise aussi. Attendons-nous à de vives réactions au sein de la carte géopolitique de l’Aquitaine, sans doute, dès lundi, lors de la session plénière du Conseil régional. A court terme, et non loin des échéances électorales locales, départementales et régionales, entre mars prochain et le printemps 2015. Les collectivités qui se sont engagées à participer au financement de Tours – Bordeaux aux côtés de la Région ont lié la libération de celui-ci à la réalisation du Grand Projet Sud Ouest, dans son ensemble. Comment vont-elles réagir ? Considéreront-elles que le lancement d’une enquête publique, décidée comme si de rien n’était advenu, aura suffisamment valeur de promesse de réalisation ? En tout cas, on comprend mieux pourquoi la région Midi-Pyrénées qui contribue, aussi, au financement de Tours-Bordeaux a des chances d’imposer Toulouse comme « priorité » par rapport à la desserte de Bordeaux vers l’Espagne.

Bordeaux et son ambition métropolitaine peuvent-elles pâtir de retards de réalisation finale à l’horizon 2015-2016 ? On l’imagine mal désormais tant les travaux battent leur plein et singulièrement en Gironde.

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