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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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25/02/2012

Les rudes et beaux défis de l’agriculture française

Il met en valeur, aussi, même si les difficultés que la profession doit affronter en particulier pour s'adapter au commerce mondial sont réelles, sa capacité d'organisation. Le développement des interprofessions, des politiques de filières, la contractualisation qui crée un nouveau rapport de force entre les producteurs et la grande distribution, représentent de nouveaux atouts pour assurer un revenu aux agriculteurs et affronter, justement, la concurrence mondiale. Les règles du jeu changent, là aussi, de façon importante. La PAC, la Politique Agricole Commune, même si le président candidat jure ses grands dieux que le budget européen qui lui est dévolu sera maintenu, garantit et garantira de moins en moins le revenu.

Les responsables professionnels le savent et se préparent déjà, depuis plusieurs années, à tourner la page. Il s'agit, en se regroupant de bâtir des stratégies de développement, et de conserver de la valeur ajoutée qui soit source de maintien d'un nombre d'actifs importants et de créations d'emplois. Car, dans cette France où le chômage traduit l'effondrement de notre industrie, l'agriculture et son prolongement naturel l'industrie agroalimentaire, continuent de créer des emplois. On ne le sait pas assez et les agriculteurs eux-mêmes qui savent le poids des mots ne revendiquent pas assez cette réalité.

Ayons garde, cependant, de croire au prétexte qu'en ces temps de crise le secteur a globalement tenu le choc il ne doit pas faire face à de nombreux défis.

La disparition des terres agricoles est sans doute le premier d'entre eux, victime d'une urbanisation anarchique : songeons qu'en dix ans l'Aquitaine terre d'excellence agricole a quasiment perdu 100.000 hectares...Un rappel qui renvoie à des situations souvent complexes où la vente de terres est vitale pour quelques uns et où l'absence de vision à long terme des maires peut avoir des conséquences désastreuses. Y compris pour la préservation intelligente des paysages.

Un second défi et non des moindres est de réussir à convaincre la société française que l'agriculture peut continuer à créer de nombreux emplois. Des emplois qui viendront assurer la pérennité de beaucoup plus d'exploitations que les chiffres anticipant la cessation d'activités des aînés ne le donnent, à priori, à penser. Il faut dire, et la profession ne le dit pas assez ou le dit mal, que les métiers de l'agriculture et de l'agro-alimentaire sont de beaux métiers où les jeunes, aujourd'hui, sont les mieux à même de réussir, avec engagement, à produire en ayant chevillée au corps l'exigence environnementale. Qu'il s'agisse du bio ou non. Où le  « local et le global » peuvent se conjuguer efficacement, où le lien avec le consommateur sera recherché comme garant de l'authenticité et des valeurs de partage.

De rudes défis en quelque sorte mais riches de sens dans un pays qui a besoin de vérités simples et belles à vivre.

Joël Aubert

Comme l'année dernière, aqui.fr, en collaboration avec les organisations professionnelles agricoles d'Aquitaine, met en place un baromètre sur la situation agricole régionale. N'hésitez pas à exprimer  votre avis ou votre "ressenti" sur l'agriculture aquitaine.

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