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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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10/06/2007

Les pleins pouvoirs

On s'était sans doute un peu vite félicité de l'exceptionnelle participation des Français à l'élection présidentielle. Une manière de record sous la V° République. Il faut aujourd'hui constater un autre record, celui de l'abstention à des législatives. Et en être à la fois désolé mais pas vraiment surpris.

Désolé, parce qu'il révèle le désintérêt des citoyens pour des députés dont ils ont fini, à force d'effacement du parlement face aux injonctions du pouvoir éxécutif, par oublier qu'il leur revient de voter les lois et même de les proposer. Peu surpris, parce que ces élections ont été écrasées par la précédente, la présidentielle. Celle-ci avait bénéficié d'une hyper-médiatisation, avec implication directe des candidats. Souvenons-nous: ils devaient avoir réponse à tous les problèmes des Français. En direct! Et l'on devrait s'étonner que des députés, pourtant au contact des électeurs, semaine après semaine, semblent compter pour peu de chose...Les a-t-on vus à TF1 à une heure de grande écoute faire un peu de pédagogie et expliquer le travail parlementaire? Nicolas Sarkozy qui aura une énorme majorité ne devrait pas se réjouir trop vite d'une pareille abstention. Au contraire, ne serait-ce que par précaution, lui qui a voulu une certaine ouverture devrait avoir la volonté de redonner un rôle au parlement. Le président a les pleins pouvoirs. Et dans un pays où tant de réformes doivent être entreprises et où la représentation syndicale est si faible, il n'aura guère d'opposition susceptible de faire écho aux craintes des Français. Les socialistes terriblement minoritaires à l'Assemblée, si l'on considère le score de Ségolène Royal, auront la lourde responsabilité, dans un parti par ailleurs en pleine reconstruction, de défendre une certaine idée du pluralisme démocratique. Avec le concours objectif, encore plus minoritaire, d'un François Bayrou qui a cinq ans pour tenter de se doter d'une force politique au service de son ambition présidentielle.

Joël Aubert.

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