Le verbe et le réel

Le problème vient de ce qu'un jour le verbe et l'allure viennent se briser sur le miroir du réel. Et voici, qu'à son tour, Nicolas Sarkozy, malgré les beaux discoursque lui concocte Henri Guaino et les quitusqu' d'Edgar Morin luiaccorde "à 75%" (!), commence à en être réduit à avouer sa relative impuissance. Et à défaire ce qui a été fait avant lui.Certes cela peut se concevoir, et il ne faut pas faire de grands efforts pour trouver des socialistes qui considèrent que les 35 heures étaient une "connerie". Le problème, c'est qu'on ne peut pas exercer la plus haute fonction en se contredisant à quelques jours d'intervalle, affirmer que les 35 heures resteront la base légale de l'horaire de travail et souhaiter maintenant qu'on la mette à bas. Le politique, s'il veut être réspecté, doit s'efforcer d'être cru...(1)

Il n'y a donc désormais qu'une seule chose dont on soit sûr: la rupture! Encore et toujours, comme une ancienne qui dispense d'avoir à apporter des réponses concrètes aux difficultés des Français. Nicolas Sarkozy qui a toujours cru en sa bonne étoile a promisde dire la vérité aux Français. Notons qu'il a affirmé, ce 8 janvier, lors de son numéro élyséen, qu'il ne pouvait pas faire grand chose pour améliorer leur situation. En revanche, il nous promet une politique de civilisation, des valeurs à partager, de l'amour et de l'humanisme. Et peut-être, demain, une télevision de service public sans publicité...Franchement ce n'est pas si mal pour une première conférence de presse. On aimerait simplement que ça serve les intérêts du pays mais on cherche , en vain, à quoi se raccrocher pour faire crédit à pareille gouvernance.

Joël Aubert

1. De fort mauvaise humeur Nicolas Sarkozy a consenti le 9 janvier à rectifier le tir; l'horaire légal de travail ne change pas...