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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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08/10/2011

Le recensement agricole aquitain livre ses rudes vérités…

La moyenne d'âge des exploitants, plus de cinquante ans et la disparition de 100.000 hectares cultivés, ajoutent au rude constat que la profession, ses représentants, les salariés, l'Etat, les collectivités territoriales sont conduits à faire.

Faut-il pour autant céder à une manière de résignation sur le mode bien connu des contempteurs de la société rurale ?  La diminution du nombre des actifs agricoles est inéluctable, point final. Poser en ces termes pareille question reviendrait à valider un modèle d'aménagement du territoire, de développement économique et social, délibérément tourné vers la seule croissance urbaine.

Ce choix du renoncement, ou à tout le moins du fatalisme, n'est pas celui de la profession agricole; il ne doit pas être celui des forces politiques régionales, non plus que celui de l'Etat.

D'abord, parce que le constat issu du recensement, aussi rude soit-il, ménage des enseignements encourageants. L'Aquitaine reste une région leader en terme d'activités et d'emplois agricoles et agro-alimentaires. Elle a fait le choix de productions de qualité, à forte valeur ajoutée reposant, pour beaucoup, sur la puissance du secteur coopératif. C'est une chance et on peut faire beaucoup mieux encore ; songeons par exemple aux marges de progression de la coopération dans l'économie viticole girondine...

Ensuite, parce que de nouveaux espaces de développement se dessinent dans une société en pleine mutation. Observons les attentes du consommateur : elles recoupent souvent  celles du touriste et  autorisent l'émergence d'une agriculture de qualité valorisant ses produits, dans les circuits commerciaux les plus courts. L'oenotourisme est là pour en témoigner.

Enfin, parce que cette région a beaucoup misé et continue de le faire sur la formation de ses jeunes aux métiers de l'agriculture. Une grande opportunité existe, à l'heure où l'industrie ne crée plus assez d'emplois, de mettre le paquet, en Aquitaine, sur le potentiel de développement et d'emplois que l'agriculture offre encore.

Ces atouts sont indiscutables. Ils justifient la réflexion stratégique entreprise par la profession avec le soutien de l'Etat et des collectivités ; ils nécessitent aussi que l'on puisse sauvegarder les meilleures terres en s'appuyant sur les outils existants - on pense à la Safer - mais aussi sur les établissements publics fonciers qui ont l'obligation de travailler, avec le souci d'un développement urbain équilibré. Dans une Aquitaine qui attire de plus en plus de nouveaux venus, sachons contenir la spéculation foncière. C'est à ce prix, aussi, que l'on parviendra à maintenir et développer une agriculture productive, respectueuse de l'environnement et vivante, au cœur d'un pays harmonieux.

Joël Aubert

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