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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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16/11/2008

Le PS sans ligne, ni chef


Depuis que le PS s’est fracturé sur la question européenne et que son premier secrétaire, François Hollande, a accepté que Laurent Fabius fasse campagne pour le non au référendum, on sentait bien que les victoires, au niveau local n’étaient, au mieux, que susceptibles d’entretenir l’illusion. La défaite de Ségolène Royal, sans ligne politique claire,sur fond de chausse-trappes et de petites phrases assassines, n’a fait qu’aggraver la division d’un parti sans leader-ship ni vraie crédibilité.
Aujourd’hui, la seule question qui vaille ce n’est pas tant de savoir qui va gouverner un PS devenu ingouvernable mais de savoir si ce parti va enfin être capable de choisir une ligne politique responsable. Une ligne qui ait du sens, c’est à dire qui lui permette, à la fois, de jouer son rôle d’opposant et d’aspirant à gouverner le pays. La tentative désespérée de Ségolène Royal rencontrant François Bayrou dans les derniers moments de la présidentielle, ce fut en quelque sorte le péché originel, la perspective d’une alliance contre nature pour beaucoup de socialistes.
Est-ce à dire que la gauche puisse entretenir l’espoir de gouverner à nouveau sans se poser la question des alliances. A sa droite ? A sa gauche ? Le Pc ne pèse plus, les radicaux non plus et l’extrême gauche n’est guère fréquentable pour le PS. Alors ?
En vérité, le parti socialiste, dans ses profondeurs, parmi ses militants eux-mêmes, n’a toujours pas choisi, encouragé d’ailleurs dans cette coupable indécision par une direction qui n’a pas fait son travail d’explication. Dans quel système les socialistes veulent-ils gouverner ? Est-ce l’économie de marché ? L’économie sociale de marché? Comment concilieront-ils les missions de l’Etat, le service public, avec l’ouverture à la concurrence européenne? Quelle politique de l’immigration proposent-ils ? Sur de pareils sujets, ils sont divisés, sans véritable doctrine partagée et sont donc susceptibles d’embardées, de dérapages incontrôlés.
Ces incertitudes sont lourdes de conséquences. D’une part, parce qu’elles laissent, par exemple, le champ libre à un Olivier Besancenot qui sait très bien à quels électeurs veut s’adresser son Nouveau parti anticapitaliste. D’autre part, parce qu’elles permettent à Nicolas Sarkozy et les siens, de pointer les incohérences sinon de recruter quelques socialistes impatients de retrouver les allées du pouvoir. Enfin, et c’est sans doute le plus grave dans un pays en pleine mutation, et de surcroît frappé par la crise, parce que la voix des socialistes ne passe pas la rampe et laisse désemparés nombre de citoyens.

Joël Aubert

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