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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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24/02/2008

Le grand virage agricole français

Dans un pays où l'industrie, à part quelques brillantes exceptions, est mal en point, la situation de l'agriculture est aujourd'hui bien plus favorable. On peut même dire que sa capacité d'adaptation est remarquable, comme en témoigne l'embellie de certaines productions tirées par le marché mondial. La croissance des pays du Sud Est asiatique est, par exemple, un aubaine pour la production laitière française, et, plus largement européenne. Paradoxe entre tous : la France manque de lait, notamment pour les besoins de son industrie agro-alimentaire qui reste très exportatrice. D'une politique de quotas, d'ailleurs toujours en vigueur mais qui va progressivement disparaître, il va falloir passer à des encouragements à la production laitière. Les organisations professionnelles agricoles sont conscientes de ses enjeux dans un secteur d'activité qui redevient créateur d'emplois et où il faut installer des jeunes.

Le cas des céréales, dont les prix flambent est spectaculaire; il met en évidence l'importance de règles du jeu assez claires pour que les producteurs qui ont bénéficié, sans doute plus que tout autre, de la Politique Agricole Commune, la PAC, se préparent, à horizon de quatre ans, à affronter le marché mondial en bonne position. Les aides de l'Europe ne seront plus là, en tout cas, ne commanderont plusle niveau des prix. Et les concurrences déjà très fortes des pays comme le Brésil ou l'Argentine, sans compter celle de l'agriculture américaine, appeleront des réponses cohérentes au sein de l'Union Européenne. Que restera-t-il de la fameuse préférence communautaire dont l'Organisation Mondiale du Commerce ne veut pas entendre parler? Quel sera le rôle de l'Etat dans l'accompagnement d'une politique, jusque-là définie à Bruxelles? Autant de questions qui doivent être débattues, sans tabou, si l'on veut rester un pays agricole exportateur. La profession continue d'être animée par un syndicalisme qui a su jouer de son influence pour protéger l'intérêt des agriculteurs. Aujourd'hui, elle accompagne les changements en cours, souvent remarquables: l'exigence de qualité environnementale soutenue par les collectivités territoriales, les Régions en particulier, est au coeur du développement agricole. Et ce n'est que justice si les prix qui sont, par définition, la meilleure garantie des revenus retrouvent des niveaux qui permettent à l'agriculture française de passer, sans encombre, d'un système encore assez protégé au sein de l'Europe, à la liberté, à l'échelle du vaste monde.

Joël Aubert

 

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