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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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16/09/2012

Le grand chantier de l’information en débat

Telle est l'ambition de la journée qu'avec ses confrères et avec le soutien de l'association des amis d'Aqui, les Aquinautes et leur président Roland Cayrol, notre site organise, le 21 septembre à Cenon, au Rocher Palmer. Pour la seconde année consécutive. Ce débat nous semble plus nécessaire que jamais, à l'heure où le smartphone nous offre, en temps réel, l'extraordinaire panoplie de l'information mondialisée et connectée.
Nous y pensions singuliérement en prenant le chemin de Paris pour interviewer Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, en compagnie de notre ami Pierre Haski, cofondateur de Rue 89. La veille, en effet, il n'était question, en boucle, que de l'agression d'un professeur d'histoire du Lycée Trégey à Bordeaux par un de ses élèves lycéens. Au menu du cours d'ailleurs au programme officiel : la république et le fait religieux depuis 1880.

Imaginons, déjà, la performance qui consiste à traiter de pareils sujets en un laps de temps qui présupposerait un niveau de connaissances affirmé pour qu'un cours puisse, malgré le talent de pédagogue du professeur, être entendu et compris avec la distance nécessaire. Et, le plus souvent par des élèves qui vivent dans la culture de l'instant, sans esprit critique. Il se trouve que l'élève qui est passé à l'acte, en agressant son professeur, se prénommait Marouane et que ses parents étaient d'origine marocaine. Il n'en fallut pas plus pour que par récupération immédiate ou souci de « booster » l'information, le fait religieux devienne médiatiquement réductible à l'islam, alors que le professeur semble bien avoir évoqué les systèmes politiques français et marocains et leur différence, évidemment en relation avec la religion. (1)

Cet épisode, parmi bien d'autres à la rubrique des faits divers, renvoie bien sûr à la responsabilité de la presse dont le devoir de vérité n'est pas toujours facile à satisfaire ; il nous fait toucher du doigt, aussi, plus que jamais, la tâche immense des familles et celui des pouvoirs publics qui doivent rouvrir le vaste chantier de l'école de la République.

La presse, pour sa part, à côté de son devoir de dire, d'enquêter, ne saurait évacuer, au prétexte qu'elle est dans une phase de mutations historiques, la dimension pédagogique de sa mission, au cœur de la démocratie. De cela, aussi; il sera question ce vendredi 21 septembre à Cenon où celles et ceux que le sujet passionne, élus, citoyens, associations, seront les bienvenus.

1. Dans un communiqué qu'elle nous a adressé Emmanuelle Ajon, conseillère municipale de Bordeaux, conseillère régionale d'Aquitaine, après avoir rappelé le travail conjoint  des équipes du lycée Trégey, des parents d'élèves, de l'Académie, du Conseil régional, note: "Il convient à cette occasion de pointer les problèmes auxquels sont confrontés les enseignants face aux nouveaux programmes d’histoire, “saucissonnés” et détachés de la frise historique, face à des élèves que le socle fragile de leurs connaissances expose facilement à des interprétations erronées. Demandons-nous si de tels programmes ne sont pas au bout du compte dangereux pour l’avenir de nos enfants ?"

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