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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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21/10/2022

Le carburant revient, les mauvaises habitudes aussi

Le carburant revient progressivement dans les stations, et la France qui s’alimente à la pompe, respire à nouveau. Même si la région Nouvelle-Aquitaine a été beaucoup moins menacée que le Nord de la France ou la région parisienne, le spectre d’un pays à l’arrêt complet s’éloigne.

Et nos habitudes reviennent aussi vite. Malgré un prix du litre de gazole qui taquine les deux euros, les accros du petit bolide que nous sommes (presque) tous, roulent à nouveau sans stress. Les sensations reviennent, au doux bruit de cette mécanique bien huilée et bien alimentée avec une ressource qui semble de nouveau inépuisable.

Nous sommes définitivement incorrigibles. Une petite balade à la mer le week-end, une visite à la famille autour de la Toussaint, un petit crochet pour voir des amis. Mais oui, la voiture est entièrement intégrée à notre quotidien. Même si le télétravail pour certains, les bonnes résolutions pour d’autres, ont taillé quelques coups de canif dans le contrat sentimental avec dame automobile, il faut bien reconnaitre que nos organisations de vie sont ciselées autour de cet objet roulant aussi identifié que polluant. Et encore plus en zone rurale ou péri-urbaine, en admettant que les habitants des métropoles bien desservies par les transports, fassent évoluer leurs comportements avec un peu plus d’entrain.

Qu’une averse pointe son nez, que la nuit soit un peu plus fraiche ou un peu plus noire que d’habitude, et hop voilà le bon prétexte pour accompagner les enfants à l’école d’un coup de voiture magique. Ou ramener les courses. Ou… Ou…

La ressource se fait rare, la pollution est insupportable, les axes routiers perpétuellement saturés, les prix indéfiniment à la hausse ? Rien n’y fait. Et ce pour une bonne raison : depuis le milieu du XX e siècle, nous avons pris soin de transporter les lieux de travail loin, presque le plus loin possible, des lieux de vie. On oppose avec méthode les zones résidentielles aux parcs d’activités économiques. Tant que les emplois seront éloignés des logements, l’obstacle sera difficile à contourner. On pourrait ajouter les zones commerciales, les cinémas ou les équipements sportifs qui sont rarement voisins des zones pavillonnaires ou des immeubles tranquilles. Même pour aller à la déchèterie, où l’on amorce un début de démarche de meilleure gestion de la planète, il faut prendre la voiture !

Covoiturage, télétravail ou transports collectifs peuvent tenter de jouer leur partition. Elle reste quasi symbolique. Tant que les collectivités et les urbanistes ne penseront pas autrement les villes, surtout les villes moyennes où les distances sont encore faibles, en rapprochant les habitations des lieux d’activités quotidiennes, on ne pourra pas massifier les changements de comportement. En prenant soin d’éviter les phénomènes de gentrification avec leur cortège d’effets spéculatifs. Autrement dit, un énorme boulot. Raison de plus pour s’y coller au plus tôt.  

 

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