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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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19/08/2012

La sécheresse et ses images: le fait divers, encore et toujours

Cette litanie est constitutive de l’information rabâchée qui tourne en boucle, servie par des images choc; qu’il s’agisse des flammes qui dévorent la forêt en Espagne, à Lacanau ou en Californie. La « Faitdiversisation » de l’information est devenue un phénomène mondial face auquel la question du sens, de la connaissance scientifique, ont du mal à se frayer un chemin. L’exemple de la sécheresse semble, à cet égard, presque caricatural.

Voilà vingt quatre ans que le GIEC, le Groupement intergouvernemental issu de l’Organisation des Nations Unies et émanation du G 20, réunit les meilleurs météorologues et scientifiques de la planète, amasse observations et informations, établit des séries, propose des projections, à moyen et long terme, que le constat actuel valide année après année.  Oui, il y a bien un réchauffement climatique et une manière efficace d’y répondre ; elle consiste à inverser la courbe des émissions des gaz à effet de serre. Des hypothèses sérieuses soulignent, d’ailleurs, que nous sommes dans la période où le phénomène est le plus croissant, dans un contexte où la consommation des énergies non renouvelables progresse avec la montée en puissance de nouveaux pays. On pense pétrole mais parle trop peu des centrales thermiques chinoises au charbon…Capter le CO2 de ces centrales, voilà par exemple une solution dont le bordelais Hervé Le Treut , un des meilleurs spécialistes mondiaux du climat, souligne la nécessité.

Face à ce genre de solutions, le nouveau rapport des forces au sein de la communauté internationale semble, à priori, interdire toute évolution significative. Les échecs successifs des sommets de la terre dont le premier remonte à 1972 ( ! ) et le dernier à Rio en juin , ceux des conférences mondiales comme celle, récente, de Durban où, faute d’accord véritable, on s’entend pour différer des mesures contre les gaz à effet de serre - qui ne seront d’ailleurs pas impératives - confirment la vanité de toute solution mondiale.

Que faire alors ? S’imposer à soi-même des mesures drastiques qui paraissent négatives pour notre économie, déjà mal en point et soumise à la concurrence internationale ?...Les limites du « Grenelle de l’Environnement » ne font que souligner la lenteur des changements possibles. A l’évidence à un moment où l’Union Européenne traverse la plus grave économique, financière et politique de son histoire, une formidable opportunité s’offre à elle de concevoir et développer un grand projet en faveur des énergies renouvelables.  Un projet porteur d’innovations et de technologies de pointe. En sera-t-elle capable ? Encore faudrait-il qu’on l’y invitât avec assez de résolution et notamment ceux qui ont en charge d’informer les citoyens, de souligner les enjeux, oubliant de rester les yeux rivés sur le fait divers, le dépassant pour concourir au débat démocratique. Et pour tout dire à un avenir moins « catastrophiste ».

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