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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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28/06/2007

La rupture ou le centralisme?

Certes, il avait dit qu'il ferait vite, dès avant la fin de l'été, pour tenir ses principales promesses. Alors les plus jeunes de ses ministres, à la fois enthousiastes et inexpérimentées, ont foncé, comme si l'avenir de leur patron en dépendait, oubliant que derrière ce qu'il est de bon ton, à Paris, de désigner sous le vocable de lobbies, il existait, dans nos bonnes provinces françaises, des professionnels dévoués et des citoyens avertis.

Le projet de loi portant autonomie des Universités n'était pas, dans ses fondements même, très contesté. Le pourcentage d'échec est si accablant au sein de nos Universités que ce chantier est tout à fait prioritaire. Nicolas Sarkozy, en grand communicant, est venu le rappeler et s'apitoyer à TF1 sur la grande misère des campus. Mais, ausi nécessaire soit-elle, cette réforme appelle, aussi, un examen sérieux des situtations, des diplômes et de leurs évolutions possibles, des disciplines, dans un pays où il ne fait aucun doute que l'on trouvera plus d'argent privé prêt à s'investir dans les labos de recherche, ou les filières spécialiées en économie ou gestion, que dans les "facs" qui se consacrent à la sociologie! Le président a décidé de temporiser, un minimum utile, pour éviter le grand dérapage à la rentrée prochaine. Le dossier de la carte judiciaire est bien plus sensible encore, car il prévoit la suppression d'un grand nombre de juridictions, de ces tribunaux d'instance comme Bayonne, Marmande ou Rochefort qui rendent une justice de proximité, par ailleurs tant vantée...Les hommes et femmes de robe sont vent debout, et ne cèdent pas, comme on le croit dans les cabinets ministériels, à un corporatisme de mauvais aloi. Ils se réveillent un peu groggy par tant de précipitation et une totale absence de concertation. Comme si la départementalisation, c'est à dire le regroupement, le plus souvent au chef-lieu, des juridictions était la solution unique, la panacée, source d'économie et d'efficacité. Rappelons, simplement, pour mémoire, que la départementalisation de la gendarmerie nationale a abouti à une gestion des hommes, de plus en plus éloignée du terrain, et qu'elle a tendance à creuser un fossé entre le gendarme républicain qui devrait être au contact des gens et le citoyen.

La vérité veut que l'on s'inquiète, aujourd'hui, et nombre de députés de l'UMP, à peine élus, ne manquent pas de le faire, de cette méthode qui emprunte au jacobinisme si cher à nos élites. La rupture se conjugue avec le centralisme, et c'est plus que regrettable.

Joël Aubert

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